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18 novembre | 11h30

Youssouf Coulibaly : « L’année du Covid a tout cassé »

A tout juste 20 ans, Youssouf Coulibaly a déjà connu diverses expériences. Entre déception et précocité, le rapide et puissant défenseur sait ce qu'il souhaite pour la suite de sa carrière, après son départ de Noisy-le-Grand.

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Passé par Torcy ou encore Montfermeil, et ayant effectué plusieurs essais notamment au Montpellier HSC, à l'US Orléans et au 1 Dezembro au Portugal, Youssouf Coulibaly possède un parcours riche, à seulement 20 ans. Le défenseur originaire d'Ozoir-la-Ferrière avait également été approché par Wigan Athletic lorsqu'il était âgé de 15 ans. Pratiquement un an après son départ de l'équipe de National 3 du FC Noisy-le-Grand, le joueur nous livre son point de vue et ses aspirations.

Comment t'as intégré le groupe National 3 de Noisy-le-Grand, à seulement 17 ans ?

On faisait des matchs amicaux avec la Senior B. Le coach de l’équipe première avait pour habitude de venir voir nos matchs. Un jour contre Saint-Maur, l’entraîneur de l’équipe B vient me voir avec un autre joueur (Sinaly). Puisqu’on avait fait une bonne préparation, et qu’on était bien en forme, malgré que je sois arrivé après, il nous a dit que le coach de l’équipe première était super intéressé et qu’il allait venir voir le match. Il nous a dit que c’était aujourd’hui qu’il fallait confirmer. Donc le match se passe très bien pour mon ami et moi. A partir de là on commence à avoir une préparation spéciale, à l'écart des autres. Mamary, le préparateur physique de la une et qui est un ancien international malien, nous prépare pendant des semaines à intégrer le groupe National. Il nous fait savoir que le niveau est plus intense, pas forcément plus fort, et qu’à notre âge, on n’est pas en retard par rapport aux joueurs de centres de formation. Il nous explique que c’est excellent d’être là. Donc on intègre le groupe.

Comment as-tu vécu ton intégration au sein de l’équipe première ?

Malgré que je sois le plus jeune et que je ne connaisse personne, ça m’a aidé à forger un caractère, et à avoir la mentalité des plus grands de l’équipe. J’étais arrivé dans un groupe où il n’y avait que des grands, des papas. Il y en a qui parlaient de travailler, moi j’étais encore à l’école. D’autres joueurs, de deux ou trois ans de plus que moi, m’ont aidé car ils étaient entre les deux générations. Je me suis intégré, et tout s’est bien passé.

Finalement tu as pris la décision de quitter Noisy-le-Grand, pourquoi ?

Au début tout se passait très bien. J’étais le plus jeune, je vivais une petite ascension en National 3. Mais l’année du Covid a tout cassé. On ne jouait plus, on ne s’entraînait plus, et en plus de ça on allait descendre.... Je commençais déjà à penser à aller voir ailleurs. D'autant que je devenais le plus grand de chez moi. Il fallait que je puisse aider ma famille. J'aimais le foot, mais il fallait faire un choix, au moins pour un temps.

Je vois le foot comme un travail aujourd’hui, et non comme une passion

Youssouf Coulibaly, défenseur central

Tu as réalisé plusieurs essais dans différents clubs professionnels, notamment à l’étranger, selon-toi pourquoi ça n’a pas fonctionné ?

Peut-être qu’il manquait des petites compétences que je devais travailler, et que je continue d’améliorer. Mentalement et physiquement, ce n’était pas le problème. Je pense que c’était plus en termes de profil. Est-ce qu’ils recherchaient bien ce type de joueur, ou alors la concurrence était tout simplement meilleure. A Wigan par exemple, c’était une invitation du club. Je devais prendre en charge le billet et l’appartement. J’ai demandé à mes parents, mais ça ne s’est pas fait sur un manque de moyens. J’avais 15 ans. Et au Portugal c’était encore une autre histoire. A la base, je devais aller dans un autre club en essai, à l'Estrela da Amadora. Ils sont maintenant en Ligue 2. C’est là-bas que je voulais aller. Mais l’agent qui s’est occupé de moi m’a dit que ça n’allait pas être possible. Je n’ai pas trop compris pourquoi. Du coup, il m’a envoyé à 1 Dezembro. Je n’ai pas fait le têtu. Je suis allé là-bas. Je me suis dit : c’est le Portugal, c’est l’étranger, c’est une chance de vivre une nouvelle expérience. Ça s'est bien passé au début mais je me suis blessé. J’ai manqué des entraînements. J’ai raté l’opportunité de me montrer à 100%. Après il était aussi question de profil, car je sais qu’au Portugal, il n’y a pas beaucoup de joueurs de mon style.

Comment définis-tu ton rapport au foot ?

On commence tous passionnés, avec des étoiles plein les yeux, lorsque l’on regarde les joueurs, nos grands frères ou ceux qui ont réussi. Mais je me définis aussi comme un travailleur. Je sais que je n’ai pas forcément de talent, je n’en ai peut-être jamais eu. Mais je sais que ce qui m’a amené à faire tout ce que j’ai accompli, et ce que je continue à donner, c’est l’envie. Je travaille beaucoup, je suis intransigeant avec moi-même. Je vois le foot comme un travail aujourd’hui, et non comme une passion. C’est ce que j’aime faire, mais c’est un travail. J’ai grandi avec ce mot dans la tête.


Elie Rollé

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