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7 avril | 0h00

Zakaria Zaabara (USRVN) "on aimerait devenir l'un des meilleurs clubs formateurs du département"

Alors que la saison a encore été tronquée par la crise sanitaire, Zakaria Zaabara, éducateur des U16 de l'USRVN s'est exprimé sur son rôle de formateur.

13 min.
USRVN
Alors que la saison a encore été tronquée par la crise sanitaire, Zakaria Zaabara, éducateur de l'équipe U16 de l'USRVN s'est exprimé sur son rôle de formateur, la saison qui va arriver et ses projets futurs. Entretien.Zakaria, pour commencer, parlez-nous de votre parcoursCela fait trois ans que je suis à l’USRVN en tant qu’éducateur et formateur. Je suis arrivé pour prendre en charge l’équipe U15 D3 et je suis actuellement toujours cette génération en U16 D2. Depuis le début de saison, je suis aussi en charge du pôle U16-U19 et je gère également toute la communication. En trois années, j’ai bien gravi les échelons et je suis ravi.Avez-vous des diplômes ?Oui, actuellement, je passe l’apprentissage BMF et la saison passée, j’ai fait les modules de certification. Malheureusement, à cause du Covid, je n’ai pas pu certifier puisque tout a été annulé. Du coup, là avec le BMF je passe tout en même temps et j’espère l’avoir à la fin de saison.« La plupart des joueurs ne seront pas professionnels, donc il faut aussi avant tout leur apprendre à être des hommes et des citoyens. »Pour vous, c’est quoi un vrai formateur ?Un vrai formateur, c’est un bon éducateur avant tout. C’est quelqu’un qui a une pédagogie et une base de travail qui sont déjà bien définis. Je dirais aussi qu’un bon formateur doit avant tout être à l’écoute de ses joueurs. Ils ont besoin qu’on les écoute, qu’on les intéresse et les intègre au projet dont ils font partie. L’échange et la discussion, c’est primordial. Un jeune qui n’est pas à l’aise aura plus de mal à progresser. Il ne faut pas tomber dans la rigidité et laisser les jeunes être acteur de leur progression. On ne va pas se mentir, on sait très bien que la plupart des joueurs ne seront pas professionnels, donc il faut aussi avant tout leur apprendre à être des hommes et des citoyens. On doit être un supplément de l’éducation qu’ils ont à l’école.Avant l’arrêt des compétitions, comment se déroulait le début de saison ?C’était ma troisième saison avec ce groupe et nous avions l’ambition d’accéder à la U17 D1. On avait réussi un sans-faute jusqu’à l’arrêt des compétitions avec trois victoires en trois matches. Après, je ne pourrais pas savoir si on aurait été en tête jusqu’au bout, ça reste difficile à dire. Tout était encore à jouer. Ce dont je suis très heureux, c’est mon groupe et son état d’esprit. Quand je suis arrivé en U15 D3, il y avait seulement 4 joueurs suite à une histoire malheureuse avec un arbitre. La plupart des joueurs avaient été virés et j’ai dû reconstruire un effectif complet. Je suis vraiment très fier du parcours qu’on a réalisé et de la progression. Mon travail a porté ses fruits et c’est une vraie reconnaissance de ce que j’ai mis en place. Il y a également une magnifique relation entre nous, on est comme une famille et ce sont mes petits frères. C’est vraiment l’une des meilleures expériences de ma vie.« Si tu montes à La Lauvette ce week-end, il y aura énormément de jeunes qui jouent. »Justement, pensez-vous que la saison blanche aurait pu être évitée ?À mon humble avis, on a été délaissée depuis l’année dernière. Comme je l’ai lu plusieurs fois, on ne comprend pas pourquoi. Les clubs ont tout mis en oeuvre pour ne pas participer à la circulation du virus. Ce que je ne comprends pas surtout, c’est qu’ils empêchent la pratique structurée du football, en interdisant les contacts. Alors que si tu vas dans les city stades, ou certains terrains, tu verras des jeunes jouer. Et là, il n’y a aucun encadrement donc ça participe logiquement plus à la propagation du virus. Nous, on ne fait qu’appliquer les protocoles et subir les décisions. C’est difficile à vivre et on aimerait plus de liberté.Du coup, vous préparez déjà la prochaine saison ?Oui, clairement. On a déjà préparé nos bases de travail. Je vais essayer d’étoffer mon groupe avec quelques joueurs, mais je ne veux pas pénaliser les 19 que j’ai. Ils ont joué seulement 3 matches cette saison, et ce serait dur pour eux d’être déjà mis de côté. On vit bien depuis plus d’un an. Maintenant, j’aimerais les voir à l’oeuvre sur une saison complète. Ce qui est sûr, c’est qu’on reviendra avec les mêmes ambitions de montée en U18 D1.« Il y a des joueurs qui sont très bons à l’entraînement, mais qui n’ont pas les mêmes repères en match. »Ce manque de compétition a-t-il un impact sur la progression de vos joueurs ?Évidemment. La compétition est le rendu du travail fait la semaine. Donc, si on n’a pas de championnat, on ne peut pas voir si le joueur arrive à mettre en place, ce qu’il a appris à l’entraînement. La progression est toujours présente, mais l’aspect compétition est trop important. Il y a aussi tout ce qui est tactique et réflexion du joueur pendant le match. Il y a des joueurs qui sont très bons à l’entraînement, mais qui n’ont pas les mêmes repères lors d’une rencontre. Donc, on est un peu dans le flou au niveau de la progression globale du joueur sur une année.Avez-vous une programmation des séances ou des techniques d’entraînement spécifiques ?En début de saison, avec mon pôle, on a fait une programmation annuelle des séances par catégorie mais la pratique sans contact est venue un peu tout dérégler. On a été obligés de s’adapter et laisser plus de liberté au coach, tout en gardant un sens dans les séances. Actuellement, toutes les équipes ont deux entraînements par semaine. On travaille la coordination motrice, la technique, le physique et on va lancer les spécifiques par poste avec des ateliers de perfectionnement. Ce sera aussi une manière d’impliquer encore plus nos joueurs et de diversifier les points de progression.« Allier le sportif et l’associatif pour continuer à faire grandir le club. « À l’avenir, vous avez des projets au sein du club ?Déjà, on va étendre notre projet des spécifiques à tous les postes. On est actuellement en pleine phase de restructuration. On aimerait déjà former la plupart des coaches qui sont très jeunes pour la plupart. J’ai préparé un plan de formation avec l’ensemble des modules et des diplômes qu’ils peuvent passer. Pour le moment, c’est annulé, mais au moins on est prêt pour l’année prochaine. On va aussi restructurer complètement notre programme d’entraînement annuel. Avec des thèmes bien définis pour toutes les catégories. Nos ambitions sont grandes, on aimerait clairement devenir l’un des meilleurs clubs formateurs du département. Tout le monde est vraiment mobilisé pour réaliser ce rêve. Et je suis fière de pouvoir y contribuer.Effectivement, il y a aussi l’aspect social à gérer dans votre club ?Pour nous, cet aspect est primordial. On réalise les sorties, les stages, l’aide aux devoirs gratuitement ou à des prix très réduits. Il faut que nos petits soient pris en charge socialement et sportivement. Qu’ils ne soient pas délaissés, qu’ils se sentent écoutés. C’est pour cela qu’on veut allier le sportif et l’associatif pour continuer à faire grandir le club. On a signé un partenariat avec Nice et ce serait un sentiment d’espoir pour beaucoup de gamins de voir des coéquipiers signer dans un club comme celui-ci. Il faut continuer à faire rêver nos quartiers et nos jeunes. C’est aussi pour ça que je fais ce métier.☟ CONTINUEZ VOTRE LECTURE ☟ Denis Musumeci (ESSNN) « Le club grandit et je veux apporter ma pierre à l’édifice »

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