Parle-nous de ta signature au MGCB.

Romain Mingallon, le recruteur de Marignane-Gignac-Côte Bleue m’a appelé. Il avait vu sur les réseaux sociaux notamment sur Instagram que j’étais affuté, que je m’entraînais tous les jours à la salle. C’était pour lui une bonne idée de me contacter pour que je reprenne le foot. Au début, il était question de faire quelques entraînements et de voir ce que les coachs Walid et Ahmed en pensent. Au bout de 3 semaines, la période de test a été concluante et j’ai signé dans la réserve du MGCB. Je remercie particulièrement Romain ainsi que Christophe Denis, le directeur sportif du club qui m'ont donné l'opportunité de retrouver la voie du football.

Qu'est-que tu peux apporter à cette équipe qui évolue en National 3 ?

À maintenant 32 ans, je considère pouvoir apporter toute mon expérience à cet effectif. Ce sont des jeunes joueurs qui s’entendent très bien, qui prennent beaucoup de plaisir à jouer ensemble. Il y a une vie dans ce groupe qui montre semaine après semaine une superbe mentalité. Ça me tient à coeur de leur partager mon vécu de footballeur et de vie, car ce sont des petits jeunes issus de régions marseillaises. J’ai envie d’avoir ce rôle de grand frère protecteur. Je souhaite prendre un maximum de plaisir au côté de mes nouveaux coéquipiers. Nous sommes seulement deux, trois joueurs plus âgés et on va tout faire pour que nos petits jeunes soient bien entourés. Il est important de leur véhiculer des valeurs telles que la rage de gagner, la "grinta". Il ne faut pas que ça soit un acquis le fait de jouer en N3 à 20 ans. Toujours travailler dur pour franchir certains paliers notamment cette saison.

Des objectifs cette saison ?

Le plaisir reste un plaisir. Je ne suis pas que là pour faire rire la galerie. J’ai signé au MGCB pour travailler dur et me montrer à moi-même ce que je peux encore réaliser certaines choses après tout le chemin parcouru. Mon objectif est d’aider l’équipe à 100% avec ses coachs qui sont formidables, à savoir Walid et Ahmed. J’ai envie de donner toute ma force et mon courage à cet effectif de qualité.

Pourquoi avoir rechaussé les crampons ?

Honnêtement, je ne voulais pas au début. J’avais pas mal d’offres de la part de clubs de R1, de R2. Je disais non, mais Romain m’a convaincu, je ne sais pas trop comment, mais c’est une petite étoile cette proposition. Il m’a redonné espoir de reprendre du plaisir auprès de ce sport. Après tout les efforts que j’ai réalisés ces derniers mois, c’est comme un destin, une petite récompense. Auparavant, j’étais en gros soucis de santé notamment à cause d'un poids obèse, morbide. C’était une question de vie ou de mort. Il y a cela onze mois, on m’avait annoncé que je pouvais mourir chaque jour qui passe d’une crise cardiaque par rapport à mon surpoids. Je pesais 170kg. Je me suis pris en main et j'ai effectué une transformation physique. Je l’ai fait pour ma santé et ma famille et j'ai ainsi perdu 75kg. C’est une renaissance, on m’a donné une deuxième chance.

Pas trop dur ton retour sur les terrains ?

J'avais beaucoup travaillé physiquement de mon côté en amont. Grâce à mon frère André-Pierre j’ai pu m’entraîner athlétiquement et physiquement au Mexique. En France, c’est moi-même qui ai trouvé mon kiné ainsi que mon préparateur physique auxquels je dois beaucoup. Sur les premiers entraînements au MGCB, j'ai vite ressenti que je manquais de rythme. Au fil des semaines, je me suis adapté pour retrouver une condition de footballeur classique. Je commence à devenir physiquement intéressant, je sens que je monte en puissance et progresse petit à petit à ce niveau-là.

Toi qui a vécu un peu au Mexique, quelle est la différence avec la France ?

C’est totalement différent. Nous, on a tout ce qu’on souhaite alors qu’eux, ils doivent vraiment charbonner toute la journée pour gagner quelques sous afin de vivre. En termes de football, par rapport à mon frère, ce que je peux te dire c'est que dans le domaine physique et athlétique c’est supérieur à la France. Après tactiquement et techniquement au Mexique, je pense que c’est un peu en dessous. Néanmoins, il est fort probable que les grosses équipes comme les Tigres, Club América ou Monterrey peuvent tenir le top 5 de Ligue 1 chez nous.

Et en terme de ferveur ?

Je n’enlève pas la ferveur de Marseille, car il faut respecter le mythique stade qu’est le Vélodrome. Mais je peux dire que là-bas, que ce soient hommes, femmes, plus jeunes, moins jeunes, ils ont tous cette culture du foot dans le sang. Ils peuvent ne pas manger la veille pour aller se payer un billet pour un match de leur équipe. La ferveur est assez incroyable, les supporters chantent tout le match quel que soit le résultat.

Que représente pour toi ton frère André-pierre ?

Quand je parle de mon frère, cela me met les frissons. Mon frère en est pour beaucoup dans ma renaissance, ma seconde vie. Grâce à lui, je peux dire que je suis en vie, c’est une certitude. André-Pierre, je le vois comme un exemple et c’est tout ce qui faut avoir dans sa vie. C’est une personne entière avec un coeur énorme. C’est une chance pour moi d’avoir un frère comme lui. Toute ma famille est très fière de lui.

Et ta relation avec Florian Thauvin ?

Ah mon Flo ! Florian Thauvin c’est une personne fabuleuse, il est respectueux, il est rigolo, toujours avec le sourire. Les gens ont beau le critiquer par rapport à ceci ou cela, mais Florian, je le connais très bien, c’est comme un frère, et je vous assure que c’est une très belle personne.

Propos recueillis par Paul Durel