24 novembre | 15h10
Antoine Mücke : « on ne peut pas rêver mieux comme début de carrière »
26 ans et il est déjà entraîneur qui plus est d’une équipe de D2 présente au 8ème tour de coupe de France. Antoine Mücke , coach du RC Salouël-Saleux (D2) se confie avant le match de coupe de France, ce dimanche, contre le Wasquehal Football (N3).
Quel a été votre parcours en tant que joueur ?
J’ai été joueur au poste de défenseur droit de l’US Camon quasiment durant toute ma jeunesse jusque mes 19 ans. Ensuite, j’ai signé à Saleux. J’ai participé à la montée de la D2 à la R3. Mon parcours s’est poursuivi à Salouël jusque l’an dernier. J’y suis devenu éducateur cette saison.
Quelles ont été vos motivations pour devenir entraîneur si jeune ?
Ce sont les opportunités présentées par les dirigeants de Salouël en cours de saison dernière en cas de reprise du championnat stoppé à cause de la Covid-19. J’avais déjà l’expérience en tant qu’éducateur des U15. J’ai dit oui à ce moment-là et puis j’ai confirmé ma réponse en début de saison actuelle lorsque l’offre a été réitérée. J’ai fait le choix aussitôt de n’être qu’entraîneur plutôt que de diriger tout en continuant à jouer. C’était trop compliqué pour moi.
Que vous procurent vos premières semaines sur un banc ?
C’est magnifique ce qu’il se passe à la fois pour moi et pour l’ensemble du club. C’est évident que grâce à la coupe de France, on ne peut pas rêver mieux comme début en tant que coach d’une équipe sénior. Je n’en oublie pas le championnat. Ce n’est que du bonheur.
Comment vous faîtes-vous respecter par des joueurs plus âgés que vous ?
Ma ligne de conduite a été la suivante en début de saison : j’avais dit aux joueurs que le club souhaitait partir sur une aventure de 3 à 5 ans avec moi. Je leur ai expliqué la façon dont j’allais procéder. S’ils acceptaient, ils pouvaient rester et bien sur dans le cas contraire, j’aurais accepté qu’ils partent dans la mesure où je suis jeune. Je connais bien le groupe car j’ai joué avec eux. J’ai des leaders. Nous parlons entre nous. C’est important d’avoir un retour et de ne pas jouer « perso ». Jusque maintenant, tout se passe bien. J’espère bien entendu que cela va continuer jusqu’en fin de saison.
Quel type d’entraîneur êtes-vous ?
J’affectionne les entrainements bien structurés, que mes joueurs travaillent bien. Ils ont des parties où ils peuvent rigoler ou d’autres où il faut mieux éviter. J’arrive à assimiler les deux aspects. J’aime créer une cohésion de groupe. C’est hyper important. Par exemple, avant le match de ce dimanche de coupe de France, nous allons aller samedi jouer au Bowling. Je pense qu’il y avait un manque ces dernières saisons. Je pense réussir à l’instaurer à nouveau.
Avez-vous des références chez les entraîneurs professionnels ?
J’aime bien Thomas Tuchel (Chelsea FC). J’apprécie sa façon de manager. J’admire aussi Julian Nagelsmann (Bayern Munich). J’adore le jeu allemand tourné vers l’offensif. C’est que je prône auprès de mes joueurs. L’essentiel dans le football c’est de marquer un but de plus que l’adversaire. Que l’on en prenne, cela arrive. Dès le moment où l’on gagne cela me va. Je n’aime pas le côté « défense-défense ». Ce sport doit être avant tout un spectacle. Autant faire plaisir aux supporters mais aussi à nous.
Concernant la coupe de France, Salouël rentre dans l’histoire en tant qu’étant le premier club de D2 à accéder au 8ème tour. Est-ce que vous réalisez ?
Je pense que nous en prendrons conscience malheureusement une fois que nous serons éliminés. C’est sur que nous n’irons pas la gagner cette coupe de France. Néanmoins, on réalise grâce à la couverture médiatique ou encore le soutien de nos supporters. Lorsque nous sommes revenus de Douai après notre qualification au terme du 7ème tour, plus de cent partisans nous ont attendus jusque 20 heures pour célébrer avec nous la qualification. Rappelons que nous ne sommes qu’un club amateur. Réussir à ce niveau-là à faire venir 3 bus avec 300 personnes pour jouer contre l’ESM Hamel, c’est là que l’on réalise.
Comment expliquez-vous votre épopée ?
L’envie mais aussi des joueurs travaillant énormément. Ce n’est pas anodin d’en arriver là. Nous avons gagné sur tapis vert lors du 2ème tour contre le Moreuil SC mais hormis cela réussir à basculer du championnat à la coupe surtout face à des équipes de ligue ce n’est pas évident. Affronter des formations du Nord et du Pas-de-Calais, cela demande surtout de l’intensité. Pour cela, je félicite mes joueurs qui bossent beaucoup aux entrainements. Leur récompense, elle est là. Ils ont de la hargne, ils ne lâchent rien.
On n’a absolument rien à perdre. Déjà à ce stade de la compétition, c’est déjà très beau. Nous jouerons cette rencontre pour la gagner.
Comment préparez-vous ce match contre le Wasquehal Football ?
C’est un club de National. Nous rentrons dans une autre catégorie. Ce n’est pas la même approche que face à Hamel. Nous n’avons aucune pression. Elle est plus du côté des nordistes. On n’a absolument rien à perdre. Déjà à ce stade de la compétition, c’est déjà très beau. Nous jouerons cette rencontre pour la gagner.
Vous êtes originaire d’Amiens. Qu’est-ce que cela représente pour vous de jouer au stade de la Licorne ?
Que ce soit pour moi ou la plupart des joueurs, c’est comme un rêve d’enfant de jouer sur la pelouse de la Licorne. Certes, nous avons quasiment tous assister à des rencontres mais de là à jouer devant des supporters sur un match à enjeu, c’est vraiment un rêve d’enfant qui se réalise.
Stade de la Licorne d'Amiens. Photo : SC Amiens
Quel est votre avis sur le Wasquehal Football (N3) ?
Je connais à peu prés son système de jeu ainsi que les principaux joueurs dont il faut se méfier. Je dois prendre des informations auprès de mes homologues de formations amiénoises évoluant aussi en N3. Je ne sais pas du tout comment tactiquement, ils vont évoluer contre nous, peut-être en 4,2,3,1 ? Face à une équipe de District, ils vont peut-être être encore plus offensifs.
Comment préparez-vous le retour sur terre, autrement dit une fois que le RC Salouël-Saleux sera éliminé ?
Nous en avons déjà parlé avec les joueurs. On sait qu’à un moment, l’aventure va se terminer. Il va donc falloir se concentrer sur le championnat. Ce qui ne sera pas plus mal car cela reste notre objectif prioritaire. Ce sera surement le réel lancement de notre saison en D2, du moins je l’espère.
Votre joli parcours va certainement décupler la motivation de vos futurs adversaires ?
Cela a commencé ce dimanche 21 novembre. L’US Lignières-Chatelain a fait le match de sa vie. Il y avait une grosse ambiance autour du terrain. Nous avons perdu 3 à 0. Nous savons que d’autres équipes vont vouloir nous « taper » toute la saison. Il va falloir aborder chaque rencontre comme une finale. Sinon cela risque d’être compliqué de s’imposer.
8ème tour de la coupe de France :
RC Salouël-Saleux (D2)/ Wasquehal Football (N3), dimanche 28 novembre à 14 heures au stade de la Licorne à Amiens
Wasquehal Football (N3)
Photo : Eric Decoudun
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