Boucif, tout d'abord peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Boucif El Afghani, j’ai 24 ans et je viens de Clermont-Ferrand. À la base, ma plus grande passion c'est le football et mon rêve a toujours été de devenir football professionnel. Mais depuis 3 ans, je suis influenceur sur Snapchat et Instagram. J'ai été connu grâce à une vidéo qui a longuement tourné sur "Salade Niçoise". Les gens se demandaient qui était derrière la vidéo et c'est ce qui m'a servi à me faire connaître.

Tu fais quel genre de vidéos ?

Je fais toutes sortes de vidéos. À la base, je filmais le quotidien de mon quartier en faisant des blagues et tout. Petit à petit les vues sont montées et j'ai continué à innover. J'ai donc commencé à mettre des vidéos de foot, de danse, d'arts martiaux tout en restant dans une ambiance rigolade et bon délire. Je dirais que je suis un caméléon car je sais un peut tout faire. Le but c'est de faire rire les gens et de me servir de mes talents pour faire passer du bon temps aux gens qui me suivent.

Tu es aussi connu pour ta participation à plusieurs CAN des quartiers...

C'est vrai. Ça fait deux saisons qu'on a créé la CAN des Quartiers à Clermont-Ferrand avec mes meilleurs amis, Aboubakar et Bilel. Là cette année c'était vraiment une folie. Il y a plus de 6 000 personnes qui sont venus de la France entière en plus de tous les rappeurs, influenceurs ou joueurs de foot. Les vidéos du tournoi ont fait le tour du monde donc on devrait remettre ça. La page @433 a repris mon penalty sur Instagram et elle a fait plus de 30 000 000 de vues !

Peux-tu nous parler de ton parcours de footballeur ?

J'ai commencé le foot à l'âge de 4 ans dans mon quartier avant de rejoindre le Clermont Foot à 8 ans. J'ai joué là-bas jusqu'en U15 mais ils ne m'ont pas gardé par rapport à ma taille et mon physique. Ce jour-là, j'ai pleuré toute la nuit (rires). Après ça je suis parti en région lyonnaise avec mon grand frère Hakim où j’ai joué à Lyon La-Duchère puis à Vénissieux et l'AS Minguettes. Ensuite, j'ai tenté l'aventure en Angleterre dans une Académie française. On faisait des matchs contre les U21 de clubs pro et c’est comme ça que le club de Fulham m’a vu jouer, et ils ont bien aimé mon profil. Malheureusement, je ne comprenais rien et la barrière de la langue a été un frein donc je suis rentré en France.

C'est quoi ton profil sur le terrain ?

Je suis très polyvalent donc je peux jouer un peu partout sur le front de l'attaque. Sur les ailes, en 9 ou même en 10. Je dirais que je ressemble un peu à Zlatan. Je suis grand mais capable de faire des gestes techniques assez inattendus de part ma souplesse. Ça c'est parce que je suis un grand fan d'Ip Man, le maître de Bruce Lee (rires). Après sans me vanter, je pense avoir toutes les qualités requises pour jouer à un bon niveau. Je suis rapide, technique et intelligent. Le seul truc qui doit me manquer à cette heure-ci, c'est l'aspect tactique.

Ton rêve a toujours été d'être footballeur. Ça se concrétise avec la signature au FC Côte Bleue...

Oui, j'attendais ça avec impatience. Surtout qu'à partir de maintenant, tout peut aller très vite dans ce genre de championnat. Le FC Côte Bleue est quand même un club assez suivi donc j'espère qu'on va vivre une belle saison et que je serai le plus décisif possible.

Cette signature a été très appréciée par plein de personnalités...

Oui, c'est vrai. Ce soutien me donne de la force et ça me fait vraiment plaisir de voir ça. Depuis hier, j'ai reçu environ 20 000 messages de soutien et de félicitations. Que ce soit les joueurs de foot comme Benzema, les rappeurs comme Sasso et l'Allemand ou encore les influenceurs Vargass92, Bengous et ElHadj, ça donne envie de tout plier sur le terrain et montrer que j'ai ma place. Pour ça, je leur dis merci !

Pourquoi avoir choisi le FC Côte Bleue ?

À la base, j'ai été faire un essai avec le Marignane-Gignac FC (N2). Tout s'est bien passé et le coach a apprécié mon profil mais après trois ans sans jouer, il a préféré m'envoyer vers Côte Bleue puisque les deux clubs sont en entente. Je me suis donc entraîné pendant une semaine et ils ont eu le même avis. Franchement, je suis très content d'avoir choisi ce club. J'ai été super bien accueilli et le projet qui m'a été présenté est plutôt ambitieux. L'équipe est solidaire avec un esprit famille. Maintenant, j'ai hâte de fouler les pelouses.

Justement, quel regard portes-tu sur la poule N3 Corse Méditerranée ?

Franchement, elle est magnifique et très relevée. Je suis vraiment content et impatient de me déplacer en Corse pour la première fois de ma vie. Je sais qu'il y a des belles équipes comme Cannes, Villefranche avec Valentin Lienard, le youtubeur mais aussi toutes les équipes aux alentours de Marseille. C'est un peu le cadre idyllique pour jouer au football.

Et sur le début de saison de ta nouvelle équipe ?

J'ai vu qu'on est cinquième donc c'est très bien. En espérant qu'on reste dans le haut du tableau le plus longtemps possible. En tout cas, comme j'ai dit, j'ai hâte de commencer à jouer pour apporter ma folie sur le terrain.

Tu seras sur le terrain ce week-end contre l'Athletico Marseille ?

Pour le moment, je ne sais pas même si je pense que je suis prêt. Je vais m'entraîner ce soir et on verra bien avec le coach. Au pire des cas, je serai sur le banc et disponible pour le prochain match à Ajaccio.

Tu t'es fixé des objectifs ?

Déjà je vais essayer de m'imposer et prendre mes marques au fil des matches. Après évidemment que j'ai envie d'être décisif que ce soit en marquant ou en faisant des passes décisives. Le plus important c'est le collectif donc je suis là pour apporter un plus à l'effectif avant de penser à mes statistiques.

Ta carrière sur Snapchat est fini du coup ?

Non pas du tout (rires). J'en ai parlé avec le club et ils ont accepté que je continue cette activité. Bon après si j'arrive plus haut, je vais peut-être devoir faire le pas dessus. Mais bon aujourd'hui, même les joueurs professionnels sont tous sur les réseaux donc finalement je ne suis pas sûr que ce soit une gêne. Après, sans trop de prétention, j'ai quand même l'envie d'accéder à un niveau au-dessus dans les années à venir.

Propos recueillis par Ethan Raccah