Entre 18 et 19 ans, le couperet tombe. Cyril Coisne ne deviendra pas footballeur professionnel. Depuis presque dix ans il est pourtant dans une structure pour. À Lille d’abord, puis au Valenciennes FC qui évolue alors en Ligue 2. Là-bas, il signe un contrat aspirant. Le club « compte sur lui », lui dit-on. On lui sous-entend même qu’il pourra prétendre à un contrat professionnel ou stagiaire. Mais ses deux années au centre de formation se passent mal. Il enchaîne les pépins et les prestations moyennes. Il lui manque quelque chose, analyse-t-il avec le recul. Finalement, comme pour de nombreux jeunes, les portes du monde professionnel se ferment brutalement. Il a presque 19 ans et Valenciennes ne le gardera pas.

Son rêve s’effondre en silence. Il ne sait pas à qui en parler, à qui faire part de ses doutes, qui interroger ? Alors il change d’air et file aux Etats-Unis. Une fuite en avant ? Un peu. De l’autre côté de l’Atlantique, à New-York, il découvre le football universitaire. Et retrouve le plaisir de jouer (au Saint Francis College) durant quatre saisons. Avant de passer coach adjoint à l’Université, puis éducateur à la PSG Academy (2014-2019) et à la FFF Academy de New York (2019-2021) … Jusqu’à que la crise mondiale du covid stoppe sa ruée. Le temps s’arrête (ou presque). Et Cyril Coisne pense. Il pense au passé, il rejoue le match. Cette introspection le mène finalement à une évidence : c’est l’aspect mental qui lui a manqué, jeune.

Préparateur mental pour les jeunes

Alors il décide d’être la béquille qu’il n’a pas eue. Il suit une formation de préparateur mental (LNF, Les Nouvelles Formations), et met peu à peu en place des exercices chez ses jeunes de l’académie. Il discute aussi avec d’anciens partenaires qui ont passé le cap et sont devenus professionnels. Avec tout ça, il crée son programme. Un processus d’accompagnement de trois mois pour permettre à des jeunes entre 15 et 22 ans d’être autonome au niveau de leur préparation mentale, la connaissance de soi et l’entraînement invisible. « Ça me tenait à cœur d’aider les jeunes joueurs sur ces aspects-là », glisse-t-il tout de suite. Et de poursuivre : « Entre 16 et 18 ans, tu te poses énormément de questions et tu ne peux pas en parler à grand monde. Même à ton coach, car il n’est pas forcément ouvert à ça ou parce qu’il n’a tout simplement pas le temps. Moi je voulais être cette ressource. »

La cible ? La période charnière juste avant de passer professionnel. Quand les questions sans réponse s’amoncellent, que le football passe de loisir à métier et que la concurrence s’intensifie. Cyril Coisne s’occupe d’abord de jeunes aux Etats-Unis, puis depuis octobre le voilà de retour en France. Comme pour conjurer le sort.

Le lien de sa structure : CC Management Football

Augustin Delaporte