Formé à l'AS Monaco lors des années 80, l'ancien gardien de but est aujourd'hui dans le staff d'Hervé Renard en équipe de France féminine qui a disputé la dernière Coupe du Monde en Australie et Nouvelle-Zélande. Né à Ganges dans l'Hérault en 1969, il est d'abord nageur pendant son enfance. Lorsque la piscine locale ferme, il découvre le football en tant qu'attaquant puis atterrit dans les cages après un concours de circonstances. Il ne sortira plus jamais des buts, un poste qu'il considère comme "un sport individuel dans un sport collectif." David Ducci cite plusieurs arguments pour appuyer sa pensée, comme la tenue différente, la position "privilégiée, face au jeu et bien marquée au sol" ainsi que la responsabilité élevée du gardien sur le résultat final de son équipe.

La formation monégasque et l'importance de Gérard Banide

Lors d'une détection départementale à Anduze (Gard), David Ducci est repéré par une connaissance de Gérard Banide. C'est à partir de cet instant qu'il effectuera un essai à l'AS Monaco grâce à l'entraîneur de l'équipe première. Le Gangeois évoque l'influence de l'ancien entraîneur du club de la Principauté : "Gérard, c'est le modèle. L'homme que je suis devenu et la vie que j'ai aujourd'hui, je lui dois tout." Arrivé très jeune à l'ASM, Ducci est au lycée et n'a pas l'âge de signer un contrat d'apprenti. Les premières réussites de sa carrière s'écrivent ici avec un titre de champion universitaire en 1985. Ce sont les "pages les plus importantes de la vie d'un homme" explique t-il en faisant référence à son adolescence monégasque. Récemment en visite à La Turbie, l'ancien joueur formé au club découvre un lieu - le Centre de Performance - qui "n'a plus rien à voir" avec les installations qu'il a connues auparavant.

La reconversion et le retour sur les bancs de l'école

Après sa carrière, arrêtée prématurément à cause d'une blessure, David Ducci reprend ses études en STAPS. Les choses se sont "enchaînées" pour lui qui souhaitait rester dans le sport. Il explique avoir ressenti un peu de pression car il "n'avait pas le temps d'échouer." Même s'il a toujours vécu de sa passion, et ce depuis sa jeunesse, tout n'a pas été rose pour l'ancien gardien formé à l'ASM. Il explique qu'il devait "jouer des coudes", que ce soit lors de sa carrière ou même lors de sa reconversion. Ayant étudié le management du sport après avoir quitté les terrains, David Ducci trouve sa place dans les bureaux : "Ce qui me plaisait, c'était la gestion et comprendre comment fonctionne une entreprise." Il parle de passion mais également de responsabilité lorsqu'il évoque sa reconversion.

Propulsé par son ami Hervé Renard

Lors de ce podcast pour Monaco Infos, David Ducci raconte comment il est parti travailler de l'autre côté de la Méditerranée : "J'étais au téléphone avec Hervé Renard, qui se rendait en Algérie pour un entretien. Il ne devait pas signer là-bas mais, trois jours après, il signe. Le championnat algérien se professionnalisait et une semaine après, le président du club m'appelle car il cherchait une personne pour diriger le club." Il s'avère qu'Hervé Renard avait parlé de David Ducci à ce président, qui souhaitait travailler avec quelqu'un ayant de l'expérience dans la gestion d'un club européen. Puis, le technicien français prend le contrôle de la sélection ivoirienne alors son ami de longue date se rend également sur place pour postuler dans le staff. Il rejoint l'équipe de l'entraîneur français en tant qu'analyste vidéo. En découvrant l'Afrique, le Cameroun notamment, Ducci parle de "réminiscence", comme s'il revenait à un endroit qu'il connaissait. Un sentiment qu'il juge "inexplicable." Il n'hésite pas à comparer le continent africain qui l'a profondément marqué à la Principauté de Monaco : "On aime ou on déteste."

Du District à la Coupe du Monde

Actuellement dans le staff de l'équipe de France féminine, David Ducci a débuté le coaching auprès des filles dans le monde amateur : "La première fois où j'ai entraîné des filles, c'était à Menton, en 2016. C'était par hasard, je devais venir entraîner les gardiennes mais je me suis retrouvé à la tête de l'équipe, au plus bas niveau District. Je ne l'avais pas imaginé une seule seconde." Sept ans après, il s'est envolé pour la Coupe du Monde en Océanie qui a vu les Bleues s'incliner cruellement lors des quarts de finale. Un parcours personnel fulgurant qu'il résume à "la vie est ainsi faite." Pour lui, porter les équipements tricolores lors d'un évènement sportif mondial est "exceptionnel." La prochaine étape et non des moindres l'emmènera à disputer les Jeux Olympiques de Paris en 2024. Rien que ça...