Quantcast
News

22 janvier | 17h28

Incidents. Des couteaux sortis et un drame évité de peu en D3

Le duel au sommet de D3 (B) entre le CASE et l'Etoile de Menton a été arrêté au bout de vingt minutes après qu'une trentaine d'individus ont pénétré de façon préméditée sur le terrain, munis de couteaux, battes de baseball et fumigènes pour s'en prendre aux visiteurs.

D3 POULE B CÔTE D'AZUR

Dimanche en fin d'après-midi, le Stade Hairabédian à Nice a été le théâtre de scènes d'une tristesse et d'une honte absolues, un drame ayant été évité de peu c'est une certitude. "Des gens cagoulés avec des couteaux disaient qu'ils allaient nous planter, je me suis vu mourir", raconte un joueur de l'Etoile de Menton qui a tant bien que mal cherché à se réfugier.

Couteaux et battes de baseball sur le terrain

Présenté à juste titre en fin de semaine dernière dans nos colonnes comme un choc au sommet de D3, l'affiche CASE-Etoile de Menton a rapidement tourné au pugilat. C'est aux alentours de la 20e minute, alors que les locaux mènent (1-0), que le cauchemar débute. Une trentaine d'individus si ce n'est plus, la plupart masqués et munis de fumigènes, d'autres mineurs selon des témoins, escaladent le portail qui jouxte les deux terrains du complexe et réussissent à pénétrer sur le rectangle vert via la porte située derrière les bancs de touche. Le club local explique que celle-ci est volontairement laissée ouverte afin que les acteurs du match puissent aller chercher les ballons plus facilement à l'extérieur. Les autres issues permettant d'accéder au terrain étaient fermées et donc sécurisées, nous assure-t-on.

Des actes prémédités, l'Etoile de Menton a porté plainte

Munis de couteaux, battes de baseball et donc de fumigènes dont ils se servent comme armes, les agresseurs menacent verbalement les locaux qui se mettent sur leur passage tout en ciblant précisément et physiquement l'équipe visiteuse. Pourquoi ? Il existe un antécédent. De source sûre, ils remontent à la rencontre de Départemental 4 entre la réserve de l'Etoile et l'ASTAM, un autre club niçois, le 3 décembre dernier. Celle-ci ne s'était pas terminée en raison d'une grosse bagarre en tribunes ayant impliqué des joueurs et des "spectateurs" affiliés aux deux camps. La Commission de Discipline du District, après étude des rapports officiels, avait donné match perdu aux deux clubs tout en leur infligeant une amende de 200 euros. Malheureusement, l'eau n'a pas coulé sous les ponts et les agresseurs avaient depuis ces événements coché la venue de l'Etoile à Hairabédian et préparé leurs attaques.

Dans le feu de l'action, deux joueurs mentonnais ont été sauvagement brûlés et roués de coups. D'autres ont également été frappés dans la bataille. Ce lundi, le club étoiliste a publié un communiqué au nom de sa présidente, Pierrette Gambarini. En voici un extrait : "Nous regrettons que cette fête du football face à une très belle équipe et un très beau club, dont les joueurs et dirigeants ont fait le maximum pour nous venir en aide et éviter un drame supplémentaire au moment des événements et que nous remercions, ait été gâchée de façon si violente et désastreuse pour la santé psychologique de tout le monde. Le club ne saura laisser passer ces agissements inadmissibles dans notre société. Le club a déposé plainte contre ces agressions et déposera plainte contre toute instance responsable de ce chaos."

Le CASE, victime collatérale

Miraculeusement, les couteaux déployés n'ont pas contribué à ôter une vie, mais ces scènes vont assurément laisser des traces à beaucoup de monde. "J'ai tenté de les empêcher d'entrer sur le terrain mais un individu cagoulé armé d'une lame m'a répondu : "ce n'est pas toi qu'on cible, laisse nous passer", relate un dirigeant du CASE, profondément marqué. "Je n'étais pas au courant qu'il y avait un antécédent entre l'Etoile et l'ASTAM et j'aurais aimé être prévenu. A part avec la police sur place, on n'aurait rien pu faire de plus. C'était un acte prémédité et bien organisé. Il y avait des sponsors conviés pour cette belle affiche, des enfants et certains parents qui n'ont rien demandé ont aussi été agressés. Tout ça pour un match de D3 alors que les deux équipes qui s'affrontent n'ont aucun problème entre elles et ne sont aucunement responsables de ce qui s'est passé." Le club niçois, par le biais de son président Eddy Laï, a également publié un communiqué sur ses réseaux sociaux.

Le District Côte d'Azur s'est saisi de l'affaire

"Il n'y avait pas d'antagonisme et de contentieux entre le CASE et l'Etoile de Menton. Rien ne pouvait supposer une telle expédition punitive. Quand bien même ce match se serait joué à l'Ouest de Nice, rien n'aurait empêché les agresseurs de venir à partir du moment où ils affichent une telle détermination, s'est exprimé Edouard Delamotte, le président du District joint au téléphone cet après-midi. Est-ce que nous étions prévenus d'un tel risque ? Absolument pas. J'ai fait le tour de la Commission des Championnats, du directeur administratif, du secrétariat. Si on savait, on aurait fait un signalement aux forces de police pour qu'elles soient présentes sur place. Par ailleurs, j'ai interpellé l'adjoint aux sports de Nice pour qu'il y ait un renforcement de la sécurité au complexe Hairabédian. Désormais, ce dossier CASE-Menton est ouvert en instruction. J'ai demandé à l'Etoile de me fournir toutes pièces relatives aux incidents, les certificats médicaux et les dépôts de plainte. Ce n'est que mon avis mais la rencontre sera sûrement rejouée car on peut difficilement reprocher quelque chose au CASE en termes de sécurité. Les deux équipes sont victimes de la situation."

Le président de l'ASTAM refuse que le club soit associé aux incidents de dimanche

Egalement contacté à la suite de ces incidents graves, le président de l'ASTAM, Haithem Labidi, nous a répondu ce lundi matin. : "Je n'y étais pas, je ne peux pas vous dire ce qui s'est passé, aucune de nos équipes n'a joué à Hairabédian ce dimanche. Le gardien du stade que j'ai eu au téléphone m'a dit qu'aucune personne portant les couleurs de l'ASTAM n'est entrée sur le terrain. Si des individus extérieurs sont montés au stade pour en découdre, rien ne les associe à l'ASTAM. Qu'on puisse faire le rapprochement avec les antécédents à Menton, on ne peut pas le nier. Mais le club n'a pas besoin qu'on lui mette ça sur le dos. C'est à cause d'individus qui sont montés suite à ce qui s'est passé à Menton. J'ai 300 licenciés dont 250 enfants, il faut faire attention à ce qu'on dit."

Restez informé !

Inscrivez-vous à notre newsletter :