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18 novembre | 11h54

EXCLU. Félix Lemaréchal : "Le brassard ? Une nouveauté pour moi"

Nommé capitaine du Groupe Elite face à Manchester United et Arsenal lors des débuts de l'AS Monaco dans la Premier League International Cup, Félix Lemaréchal s'est confié, en exclusivité pour Actufoot, sur l'expérience vécue outre-Manche. Le milieu de 19 ans évoque aussi ses responsabilités, ses débuts en pro en 2021 ou encore ses modèles de jeu.

AS MONACO AS MONACO L1 AS Monaco U23

Qu'as-tu éprouvé après avoir foulé et gagné sur la pelouse d'Old Trafford avec l'AS Monaco ?

Un sentiment magnifique. C'est vraiment le mot pour décrire ce que j'ai ressenti. On avait tous les yeux qui brillaient et l'équipe a d'ailleurs mis dix, quinze minutes pour bien se mettre en jambe. Ensuite, on a fait ce qu'il faut pour l'emporter. Au-delà du match contre Manchester United, j'englobe l'intégralité du séjour qui fut une riche expérience pour nous tous, certains joueurs n'étant jamais venus en Angleterre. On a découvert un football et une culture différentes. On l'a même constaté au moment des repas (sourires).

A titre personnel, comment as-tu abordé sur le plan mental ce séjour en Angleterre et cette Premier League International Cup, qui représente une nouveauté importante pour l'Academy et le Groupe Elite ?

Il change un petit peu du quotidien mais c'est avant tout le genre de contexte auquel on veut se frotter plus tard dans nos carrières. En tant que footballeur, on veut jouer dans les plus grandes équipes et les plus grands stades possibles. J'ai abordé ces deux rencontres avec concentration et l'envie de faire une belle performance, c'est-à-dire aider l'équipe à gagner.

Vous avez également affronté les U23 d'Arsenal (3es de leur championnat). Que vous a-t-il manqué pour obtenir un deuxième bon résultat ?

Je trouve qu'Arsenal a mis plus d'intensité qu'a pu le faire Manchester United. Nous concernant, il nous a manqué peut-être un peu de confiance même si on en avait emmagasiné lors du premier match. J'explique cela par la pression mise par Arsenal. Ils voulaient poser leur jeu dès le coup d'envoi et on l'a ressenti. On a eu des occasions pour égaliser mais nous avons réduit le score un peu trop tard. Ils ont été plus efficaces que nous sur l'ensemble du match.

Quelles comparaisons en termes de préparation et de niveau fais-tu entre ces oppositions face à des clubs d'un tel standing européen et le Championnat de National 2, au sein duquel tu as disputé 20 matches l'an dernier ?

L'approche des matches est similaire. On veut toujours performer et être le meilleur possible sur le terrain. Il y a, c'est vrai, des différences sur le plan du football lorsque l’on joue face à Arsenal ou Manchester United mais le fait de varier et de disputer encore des rencontres amicales face à des équipes de N2 comme cette saison face à Grasse ou Cannes (N3) nous permettent aussi de progresser en tant que footballeur.

En N2, il y avait aussi de bons matches à jouer. Mais c’est vrai que c’est un autre contexte et environnement pour apprendre quand vous jouez devant 10 000 spectateurs à Old Trafford …

L'excitation est-elle néanmoins naturellement plus forte avant de voyager en avion vers l'Angleterre pour affronter Manchester United et Arsenal qu'un déplacement en bus de 4h pour rallier la région lyonnaise ?

C'est différent. En N2, il y avait aussi de bons matches à jouer. La poule du sud est l'une des meilleures au niveau amateur et on avait cette pression de devoir remporter des points pour se maintenir. Personnellement, j'ai abordé ce déplacement sans modifier ma préparation. Mais c’est vrai que c’est un autre contexte et environnement pour apprendre quand vous jouez devant 10 000 spectateurs à Old Trafford …

Damien Perrinelle t'a confié le brassard de capitaine lors de ces deux matches. Qu'est-ce que cela impliquait pour toi ?

De nouvelles responsabilités. Je devais donner de la voix et mettre de l'ordre sur le terrain. Je dois aussi être un relais pour l'entraîneur. J'ai apprécié d'avoir été nommé capitaine en Angleterre, cela montre que le staff remarque mon implication au sein du Groupe Elite.

Le brassard t'a-t-il déjà accompagné durant ton parcours de formation dans tes précédents clubs ?

C'est une nouveauté pour moi. Étant jeune, je n'ai jamais eu le brassard, je n'étais pas celui à qui on demandait de guider l'équipe sur le terrain. J'étais davantage perçu comme le leader technique. Maintenant, je prends cette nouvelle responsabilité à cœur et j'espère conserver ce rôle.

Pourquoi avoir choisi l'AS Monaco lorsque l'aventure avec Bordeaux s'est terminée en cours de saison (2019/2020). Avais-tu d'autres possibilités ?

L'AS Monaco a pour tradition de former et faire énormément confiance aux jeunes. De nombreux grands joueurs sont sortis d'ici comme Kylian Mbappé, Thierry Henry ou David Trezeguet. Le club incarne le prestige en France et en Europe et tout cela m'a attiré ici plutôt que vers d'autres clubs qui me voulaient.

Ce n'est pas en faisant ce que je veux pour mon plaisir personnel que l'équipe sera meilleure sur le terrain. Ca, je l'ai compris.

En quoi la Diagonale, par rapport aussi à ce que tu as pu connaître aux Girondins de Bordeaux, est un lieu de vie qui permet l'épanouissement des jeunes joueurs de l'Academy ?

C'est un bâtiment qui comporte tout ce dont les jeunes de l'Academy ont besoin. Par exemple, les kinés et les bains froids sont sur place afin de nous aider à récupérer. En fait, on fait un peu tout sur place puisqu'on mange et étudie aussi à la Diagonale.

A quoi ressemble une journée type pour Félix Lemaréchal ?

Le matin, je pars à 8h pour m'entraîner avec l'équipe première. Je reviens à La Diagonale vers 14 ou 15h pour les soins. C'est un aspect sur lequel on insiste beaucoup à La Diagonale ou au Centre de Performance. A mon retour, je fais une petite sieste puis étant un vrai "geek", je joue souvent à la Play avec mes amis. Je "chille" comme on dit !

C'est au sein des murs de La Diagonale que tu as appris ta première convocation en amical avec les pros sous Niko Kovac. Un souvenir marquant que tu peux nous raconter ?

J'étais dans mon studio et Laurent Tinca (le responsable de vie quotidienne à La Diagonale) m'a appelé en me demandant d'aller dans l'appartement de Maghnes (Akliouche). Il nous a annoncé qu'on partait tous les deux avec le groupe pro en Belgique pour affronter Anvers en match amical. A la mi-temps, le coach (Niko Kovac) m'a dit que j'allais rentrer. Je me rappelle avoir ressenti un peu de stress mais une fois sur le terrain, tout s'est bien passé. C'était que du bonheur pour moi.

Eprouvais-tu encore ce sentiment d'appréhension au moment d'entrer sur la pelouse du Groupama Stadium pour tes premières minutes en Ligue 1 en octobre 2021 ?

Le Groupama Stadium, c'est un stade impressionnant et il était bien rempli ce jour-là. Le stress, c'était plutôt avant de rentrer lors de l'échauffement. Il y avait cette peur de mal faire d'autant que l'équipe perdait 1-0. J'étais entré pour apporter du dynamisme et une fois que tu mets les pieds sur la pelouse, l'appréhension disparaît et ton moteur, c'est l'envie de gagner.

Actufoot • Felix lemarechal

Félix Lemaréchal a effectué ses débuts en Ligue 1 le 17 octobre 2021 au Groupama Stadium à Lyon (2-0).

L'importance de bien négocier son premier ballon, c'est réel ?

C'est très important. On nous le rappelle souvent lors des entraînements et entre les joueurs, on claque des fois volontairement les passes de façon un peu plus appuyée afin de nous mettre en condition. Il y a des petits jeux stimulants pour nous pousser à donner le meilleur de nous-mêmes.

Fred Barilaro exprimait l'an dernier l'importance de discipliner davantage ton jeu. Sur quoi mets-tu l'accent au quotidien pour y parvenir ?

Quand je jouais en U19, je m'éparpillais beaucoup à droite, à gauche, car je suis un joueur qui aime beaucoup être au contact du ballon. En grandissant, j'essaie de faire évoluer mon jeu notamment sur le plan tactique et dans le respect des consignes. Ce n'est pas en faisant ce que je veux pour mon plaisir personnel que l'équipe sera meilleure sur le terrain. Ca, je l'ai compris.

On demande souvent aux jeunes footballeurs de citer leurs modèles de jeu. Quels sont les tiens ?

J'en ai beaucoup ! Comme la plupart des gens qui aiment le football, Neymar est le joueur que je place tout en haut. Il a cette faculté d'éblouir ceux qui le regardent. A mon poste, j'ai eu la chance de m'entraîner avec Aurélien (Tchouaméni) donc je m'inspire forcément de lui. Il n'est pas le seul puisque Youssouf (Fofana) et Cesc (Fabregas) qui n'est plus là m'ont beaucoup appris également. Ils ont toujours cette volonté de réussir tout ce qu'ils entreprennent.

Rejouer avec les pros et franchir un palier, ce sont tes objectifs pour la deuxième partie de saison ?

Comme je l'ai dit juste avant, j'ai appris ici qu'il faut une certaine mentalité pour prouver qu'on mérite sa place. C'est celle que j'adopte pour devenir un joueur de l'équipe première de l'AS Monaco où il y a beaucoup de concurrence et de grands joueurs. Le fait de jouer avec le Groupe Elite des rencontres aussi prestigieuses m'offre l'opportunité de travailler patiemment afin d'être prêt le jour où j'aurai une nouvelle opportunité de me montrer en Ligue 1.


Recueillis par Thomas Gucciardi

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