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19 février | 0h00

Jocelyn Fontanel (président du GOAL FC) : "Sans compétition, ça devenait du foot loisir"

Le président du GOAL FC s'est confié à Actufoot dans un entretien exclusif où il évoque la reprise du N2 et les ambitions de sa formation

9 min.
NATIONAL 2 GOAL FC
Le président du Grand Ouest Association Lyonnaise FC s'est confié à Actufoot dans un entretien exclusif où il évoque la reprise du N2 et les ambitions de la formation regroupant les communes d'Anse, Champagne au Mont d'Or, Chasselay et Tassin pour la suite de cet exercice si particulier.

Comment accueillez-vous cette annonce de la reprise du N2 ?

Je trouve que c’est une bonne chose à partir du moment où nous pouvons respecter les règles sanitaires. La FFF a tiré des enseignements du retour de la Coupe de France pour prendre cette décision, il faut lui faire confiance. Au GOAL FC, la majorité de l’effectif vit du football, donc c’est une nouvelle qui nous réjouit. Même si nous jouerons à huis-clos, le retour à la compétition est important pour le bien-être des joueurs, qui s’entraînaient sans objectif jusqu’à présent. Puis d’un point de vue économique, nous avons des partenaires, des sponsors, qui s’affichent sur nos maillots en matches. Avec une saison blanche, tout le monde aurait été lésé.

Etes-vous surpris par cette annonce ?

Cette annonce ne me surprend pas. Après l’annonce du second confinement et notre dernier match à Toulon le 24 octobre, on espérait reprendre fin janvier début février. Finalement ce sera début mars. Nous n’avons jamais arrêté de nous entraîner, même si nous avons réduit le nombre de séances par semaine, les joueurs avaient un programme à suivre. Nous avons toujours maintenu le lien avec eux. Après, sans compétition le week-end, c’est toujours compliqué, ça devenait du foot loisir.

Des équipes comme Hyères se sont beaucoup renforcées lors de cette interruption, d’autres comme Andrézieux-Bouthéon tournent bien en ce moment, et certaines moins bien en début de saison vont revenir avec les dents plus longues

Affichez-vous des craintes au regard de la situation sanitaire actuelle ?

Je redoute bien sûr d’éventuels clusters, comme on l’a vu à Chambly dernièrement, il faudra faire attention. Les championnats de L1, L2 et N1 se déroulent bien dans l’ensemble. Nous avions pu expérimenter le protocole à mettre en place en Coupe de France face à Thonon Evian Grand-Genève le 30 janvier dernier (ndlr : défaite 2-1). Nos joueurs avaient été testés trois jours avant puis la veille et nous n’avions eu aucun cas positif au retour donc je n’ai pas de crainte particulière à ce niveau-là. Il n’y a pas eu de forme grave du covid au haut niveau, mis à part le Montpelliérain Junior Sambia, donc j’espère que les joueurs seront épargnés par ce virus.

Les ambitions du GOAL FC, leader de sa poule, restent inchangées pour cette reprise ?

Les ambitions restent les mêmes. Après, il faut bien se dire que c’est un tout nouveau championnat qui commence. Des équipes comme Hyères se sont beaucoup renforcées lors de cette interruption, d’autres comme Andrézieux-Bouthéon tournent bien en ce moment, et certaines moins bien en début de saison vont revenir avec les dents plus longues. Il va falloir repartir de zéro. La poule C est tellement homogène : sept ou huit équipes peuvent encore prétendre à la montée. Notre avance est minime, ça va être chaud jusqu’au bout.

Même si nous avions vécu une saison normale, nous n’en sommes qu’à 9 journées disputées. Ce qui compte, c’est d’être placé après 23 ou 24 journées

En plus, une reprise est toujours entourée d’incertitudes autour de l’état de forme de chacun, nous l’avons bien vu en début de saison. Des équipes vont certainement finir en boulet de canon alors que pour d’autres, ce sera l’inverse. Tout dépend du nombre de matches qu’il nous reste à jouer. Il faudra appréhender la fin de cette phase aller comme si nous jouions des rencontres à élimination directe. Après j’ignore quelle sera la formule adoptée pour mener le championnat à son terme.

Cette position de leader, donc de chassé, n’est-elle pas inconfortable finalement ?

Ce qui est compliqué vis à vis du contexte actuel, c’est que nous avons construit un effectif destiné à atteindre notre objectif de terminer dans les cinq premiers après 30 journées de championnat. Le changement de format implique donc également un changement de vision dans la construction d’un effectif. Le nôtre sera-t-il compétitif pour six journées ? Seule la compétition nous le dira. Jusqu’à maintenant nous sommes dans les temps, après un léger retard à l’allumage, mais tout reste à faire. Même si nous avions vécu une saison normale, nous n’en sommes qu’à 9 journées disputées. Ce qui compte, c’est d’être placé après 23 ou 24 journées.

Si les sponsors, qui peuvent nous donner beaucoup d’argent, ne voient pas leurs pubs sur les maillots en raison de l’absence de matches, cela devient compliqué

Comment faites-vous face à cette crise en ce qui concerne les finances du club ?

Déjà nous savons que nous ne ferons aucune recette, cela m’étonnerait aussi qu’on puisse organiser nos tournois de fin d’année. Heureusement, nous pouvons nous appuyer sur un socle de partenaires qui nous suivent d’années en années, issus principalement du BTP et de l’immobilier. Maintenant, si les sponsors, qui peuvent nous donner beaucoup d’argent, ne voient pas leurs pubs sur les maillots en raison de l’absence de matches, cela devient compliqué. C’est un équilibre précaire. Même si la plupart comprennent et nous disent « ne vous en faites pas, on continue de vous soutenir même en l’absence de compétition. » Donc cette reprise est une bonne nouvelle pour le club. Puis le chômage partiel c’est bien, mais ça coûte quand même pas mal d’argent à l’Etat ! (rires)

Propos recueillis par Simon Marachian

© GOAL FC

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