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23 novembre | 15h46

Kévin Louaisil : « En un an je suis passé de PH à la CFA du PSG »

Passé par le PSG et la sélection Ile-de-France, Kévin Louaisil (34 ans) fait aujourd'hui le bonheur de l'AS Chatou (R1), qui croise la route du C’Chartres Foot (N2) de Jean-Pierre Papin ce week-end dans le cadre du 8e tour de Coupe de France.

COUPE DE FRANCE AS Chatou R1 Kévin Louaisil

Salut Kévin, j’ai lu que tu avais un travail assez spécifique à côté du football ?

Un peu, oui (sourire). J’ai longtemps travaillé avec des Lidar, ce sont des appareils de mesure qui calculent la direction et la vitesse du vent. Mais depuis un an et demi j’ai changé de domaine. Je travaille toujours avec des appareils de mesure, mais sur la mesure du traitement de surface. Comme par exemple l’épaisseur d’or qu’il va y avoir sur différents bijoux. La technologie qui domine c’est le rayon X. Je travaille beaucoup en itinérance, donc je me balade un peu partout en France, en plus du foot !

Ils en disent quoi tes collègues du fait que tu croises Jean-Pierre Papin ce week-end sur une pelouse ?

(Rires) C’est la magie de la Coupe de France… Jean-Pierre Papin, c’est quand même le Ballon d'or 91 ! C’est amusant, c’est sûr, de croiser la route d’une personnalité du foot comme ça sur le terrain. Ça donne un peu plus de motivation encore. On veut montrer qu’un petit club amateur peut bouger un club comme Chartres.

T’auras du monde en tribunes pour venir t’encourager ?

Il y aura ma fille, ma compagne, mon père, mon meilleur ami, et mon frère. Ils sont mon porte-bonheur. Cela fait déjà deux ou trois tours qu’ils sont là, et ce week-end ça sera encore le cas. J’espère avec la même réussite. Ma famille m’a toujours accompagné, mon père m’emmenait dans les quatre coins de la France pour les tournois de jeunes…

Pedro (Peixoto da Silva), il vient du PSG, et il veut introduire un style de jeu particulier à Chatou, sa patte.

Kévin Louaisil

Avec Chatou, vous êtes aux portes d’un trente-deuxième de finale. Avec la possibilité de jouer les galactiques du PSG derrière, notamment. Tu sens que dans l’équipe certains sont sur un petit nuage en ce moment ?

Tous les ans il y a des petits poucets qui vont jusqu’en 32, 16, 8e, quart ou même demie ! Donc on se dit : " pourquoi pas nous ? " Nous aussi on a un groupe avec du potentiel, avec la qualité pour bouger certaines équipes, même si dans le foot beaucoup de choses rentrent en compte… Mais c’est vrai que le PSG ça fait rêver... Ce sont des personnes que l’on regarde à la télévision toutes les semaines, donc s’ils se retrouvent face à nous… Ça serait énorme. Mais avant ça, il reste Chartes. Il faut passer cette étape. Et après pourquoi pas ?

L’AS Chatou à la réputation d’être une équipe qui joue au sol, avec une belle technicité de manière générale. C’est ancré dans le club ?

C’est ancré par le coach. Pedro (Peixoto da Silva), il vient du PSG, et il veut introduire un style de jeu particulier à Chatou, sa patte, et ça passe par l’état d’esprit. Son recrutement est basé là-dessus, en grande partie. En plus d’avoir de bons footballeurs, il veut créer un groupe solidaire, parce qu’il sait que quand tu as une bande de potes qui joue au foot c’est beaucoup plus simple de progresser. C’est ce qu’il met en place aujourd’hui à Chatou. Le tout avec une équipe très jeune. Sur 23 on doit avoir 9 joueurs qui ont moins de 23 ans. Moi, je suis le papa. En plus de l’être à la maison depuis deux ans, et bientôt une deuxième fois en début d’année 2022, j’encadre aussi ces jeunes-là. Je m’épanouis ici… Je n’ai jamais aussi bien débuté une saison d’un point de vue personnel. J’en suis à 16 buts, dont 10 en Coupe. Certes, il y a eu deux équipes de D2, mais je suis bien à Chatou, je suis sur un petit nuage.

Actufoot • Kévin Louaisil PSG

On en a parlé un peu plus tôt, tu peux nous raconter ton passage au PSG entre 2010 et 2013 ?

J’ai commencé le foot à quatre ans. J’en ai toujours fait. J’ai toujours été un peu hyperactif. J’ai d’abord fait toutes mes classes à Montigny le Bretonneux, jusqu’à mes vingt-deux ans, puis je suis parti en quatrième équipe du PSG. Et, dès la première année, c’est quelque chose d’énorme. J’arrive en quatrième équipe, pas en tant que titulaire, mais je fais finalement partie des meilleurs buteurs et en janvier je monte en troisième équipe, et je finis encore parmi les meilleurs buteurs, puis on monte en DH… C’est le début d’une ascension pour moi. L’année qui suit, je fais quelques entrainements avec la CFA. C’est là que j’ai commencé à connaitre le haut niveau amateur/semi-pro, j’ai côtoyé les (Alphonse) Areola, (Jean-Christophe) Bahebeck, (Neeskens) Kebano, etc Donc en un an je suis passé de PH, à Montigny le Bretonneux, en région parisienne, à la CFA du PSG. Ça m’a marqué cette période. Jouer dans un club comme ça, même en amateur, ça reste. Même pour mes enfants. Ce sont des petites choses, mais ça reste gravé.

Il te reste des reliques de ces années-là ? Un maillot, des photos, ou autre ?

J’ai gardé tous mes maillots. Les pulls d’entrainement j’en ai donné beaucoup, à des amis ou des cousins. Mes parents ont aussi gardé les articles. À l’époque, dans le Parisien, il y avait une page dédiée au foot amateur, il y avait les résumés des matches, avec des titres comme « Louaisil sauve le PSG ! ». C’était dans le monde amateur, mais c’est touchant quand même. Ce sont des souvenirs…

T’as aussi participé, un peu plus tard, à la Coupe d’Europe avec la sélection de Paris. Ça ressemblait à quoi ?

J’ai gardé toutes mes médailles, les maillots d’Ile-de-France, … C’est arrivé quand je jouais à Versailles, juste après le PSG, et jouer en sélection Ile-de-France c’était que du bonus. Un peu comme à Chatou, l’état d’esprit était énorme. Une bande de potes. On est encore en contact avec énormément de joueurs sur les réseaux sociaux. Pour moi, c’est un souvenir de fou… Avec La Marseillaise avant les matches…. On représentait l’Ile-de-France ! Et en Pologne, on représentait même la France ! Même si c’était amateur, il y avait de l’engouement autour du terrain, en dehors, sur les réseaux… C’était énorme. On a été champion de France trois fois, et on fait une Coupe d’Europe. Les gens en Pologne nous demandaient des autographes… On en rigolait, c’était inoubliable.

Si vous gagnez ce week-end, vous avez prévu de fêter ça ?

On n’en a pas parlé. Je préfère prévoir ça plutôt après qu’avant. Pour éviter une déception. Même si je suis confiant. J’ai dit au coach que j’y crois vraiment (à la qualification, NDLR). On va tout donner et après, c’est sûr, on fêtera ça tous ensemble.

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