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13 octobre | 9h10

Maxime Freychet : "Si le 6e tour se jouait à la buvette, on aurait bien plus de chance de gagner"

Avant ce 6e tour de Coupe de France déjà historique face au Velay FC (R1), l’entraîneur de l’AS Roiffieux (D3), Anthony Combier et son capitaine, Maxime Freychet nous ont dévoilé les coulisses d’un vestiaire qui vit un rêve éveillé.

COUPE DE FRANCE Coupe de France AURA AVS ROIFFIEUX

À la tête d’une équipe, qui est avant tout un groupe de copains dont il fait partie, Anthony Combier peine à trouver ses mots pour exprimer les sentiments qu’il a en lui en ce moment : "On est dans une bulle, c’est difficile de croire à tout ce qui se passe pour nous. Les mots sont compliqués à trouver, mais c’est avant tout beaucoup de fierté et aucune prise de tête. C’est une épopée magnifique pour le club, il y a beaucoup de joie autour de nous. Pouvoir vivre des moments comme ça entre copains, c’est quelque chose de magique. »

Avec cinq divisions d’écart qui séparent les deux formations, l’entraîneur local s'attend à un match beaucoup plus compliqué que les autres. Pour lui. Ce sixième tour est avant tout du bonus pour son équipe : « Ce week-end, ça va être encore plus compliqué que les autres matches. Il va falloir jouer sans complexe et faire tout notre possible si on veut espérer l’emporter. C’est sûr que maintenant, c’est que du bonus, mais on y prend tellement goût que l’on croit en l'exploit pour aller chercher ce 7e tour. »

Le football, c'est avant tout une passion

Derrière tout footballeur de district, se cache avant tout un homme, pour qui le foot n’est qu’une passion et non pas un métier. Mécanicien/monteur dans l’usine du village, même au travail, il ne se sépare jamais de ses coéquipiers puisque beaucoup y travaillent. Depuis ses six ans, il sillonne les terrains de foot de la région Ardéchoise. Même s’il avoue avoir eu durant deux ans, le ballon ovale dans les mains en s’inscrivant au rugby, il est vite retourné à la réalité et a repris sa passion de toujours, le football, mais aussi l’apéritif avec les copains : « J’ai commencé le foot à 6 ans à l’AS Roiffieux. J’ai effectué une parenthèse dans le rugby qui a été peu concluante et j’ai aussi joué pour un club voisin jusqu’en 2020. Nous avons décidé avec plusieurs copains de retourner à Roiffieux. La saison dernière, c’était notre première saison pleine, avec une montée en D3 à la clé. »

Je n’étais pas jaloux, mais envieux de pouvoir un jour les avoir sur mes épaules.

Maxime Freychet, au sujet de la Coupe de France

Pour Maxime, l’objectif principal de cette coupe de France était d’atteindre le quatrième tour pour réaliser son rêve de footballeur, avoir les maillots de la coupe de France dans l’armoire : « Je suis un passionné de District et mon rêve, c’était d’avant tout d’avoir les maillots. Je vis un rêve éveillé actuellement. Les années précédentes, j’allais voir les clubs aux alentours qui atteignaient le 4e tour, je n’étais pas jaloux, mais envieux de pouvoir un jour les avoir sur mes épaules. C’est une fierté, si on me l’avait dit en début de saison, je n’y aurais jamais cru. Depuis ce 4e tour, ce n’est que du bonus. On se laisse le droit de continuer à rêver tout en étant conscient que cette fois la marche est bien plus haute, mais sur un malentendu, on ne sait jamais… »

Encouragés par plus de 1 000 personnes le week-end passé, les coéquipiers de Maxime ont dû aller au bout de leur force pour aller chercher un 6e tour de Coupe de France. En effet, menés 3-1 par Villeurbanne jusqu’à la 70e minute, ils ont réussi à aller chercher le match nul pour s’offrir une séance de tirs au but. En bon capitaine, il prenait ses responsabilités pour se lancer le premier. Malheureusement, le portier adverse arrêtait son tir. Si tout le long du match, c’est lui qui demandait à ses coéquipiers d’y croire encore, il avoue que les rôles se sont inversés après cet échec : « En tant que capitaine, j’ai pris mes responsabilités et j’étais en confiance après mon match. Le portier adverse repousse mon tir et à ce moment-là, je me dis que la qualification devient compliquée. Ce sont mes coéquipiers qui m’ont demandé de continuer à y croire et que rien n’était fini. Finalement, on l’emporte et au coup de sifflet, c’est la folie. »

Les joueurs de l'AS Roiffieux ont vécu une belle 3e mi-temps

Comme tous joueurs de district qui se respectent, ceux de l'AS Roiffieux ont effectué le passage "obligatoire" à la buvette après la qualif'. Résultat des courses : 1 500 litres de bière ingurgités avant, pendant mais surtout après le match, la nuit a été longue du côté du stade de la garde : « Nous avons fêté ça avec nos amis et nos familles. Dès la fin du match, sans passer par les vestiaires, nous avons fait le tour des 3 buvettes. On a fêté ça comme on sait le faire. Si le 6e tour se jouait à la buvette, on aurait bien plus de chance de gagner. Beaucoup de joueurs ont dormi dans les vestiaires. Surtout des joueurs de l’équipe 3 qui avaient match à 11 heures le lendemain, ils ont d’ailleurs pris une belle fessée. »

Si habituellement, il est l’entraîneur de l’équipe 3 ou encore le capo du groupe ultra, « Béno » s’est transformé en marabout depuis le début de la compétition : « Le rituel depuis le début de cette Coupe de France, c’est quand Béno vient nous toucher les chevilles avant le match dans le vestiaire, en imitant un marabout. Le problème, c’est que l’on commence à croire qu’il a vraiment un don (rires…). Il n’y a pas que ça comme anecdote, on a aussi retrouvé des excréments le lendemain dans les douches, mais on ne sait toujours pas qui est l’auteur. »

Maxime Freychet, le footballeur, mécanicien et maintenant influenceur...

À 29 ans, s’il n’est pas trop tard pour passer un 4e tour et même jouer un 6e tour de Coupe de France, il n’est aussi pas trop tard pour se lancer sur les réseaux sociaux. En effet, le compte TikTok de Maxime Freychet "@freychmax" retrace l’épopée de l’AS Roiffieux en Coupe de France : « J’ai publié ma première vidéo à l’occasion du 4e tour, mais c’était surtout pour immortaliser le moment. Finalement, elle a fait 30 000 vues et je me suis vite pris au jeu. J’avais ce compte pour regarder des vidéos, mais je ne savais même pas comment on faisait une vidéo ou un montage. Avoir des retours d’inconnus, c’est aussi à ce moment-là que l’on se rend compte de l’ampleur de l’exploit. »


Enzo Pigatto

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