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Interviews

8 décembre | 16h00

Michaël Michée : « Le recrutement, c’est ce qui m’anime tous les jours »

Alors qu'il a rejoint l'organigramme du FC Versailles 78 fin novembre, en tant que responsable du recrutement, de la communication mais aussi de la gestion au quotidien de l’équipe première, Michaël Michée explique pourquoi il a accepté ce projet et raconte son amour pour le recrutement.

NATIONAL 2 N2 A FC Versailles

Le 26 novembre, le FC Versailles 78 annonce votre arrivée au sein du club dans la foulée de celle de Jean-Luc Arribart notamment. Comment se passe votre adaptation ?

Je n’ai pas (encore) tellement eu le temps de réfléchir, pour être honnête (sourire). Mon premier contact avec Jean-Luc (Arribart) date de début novembre et on a tout de suite accroché sur notre manière de voir le football, mais également de fonctionner dans la vie quotidienne d’un club. Ensuite, les choses se sont enchaînées. Les investisseurs et Jean-Luc (Arribart) ont essayé de tout mettre en place pour que je sois dans les meilleures conditions, afin qu’on démarre l’aventure ensemble le plus rapidement possible. L’ampleur de la tâche est importante, mais c’est aussi ce qui rend la chose excitante !

Qu’est-ce qui vous a poussé à accepter cette proposition ?

C’est un ensemble de paramètres. D’abord, je voulais à nouveau m’investir dans la vie quotidienne d’un club, car c’est ce que j’aime le plus dans le football. J’ai connu ça récemment avec l’AS Châtaigneraie (National 3) mais l’aventure s’est arrêtée à cause du Covid… Ça me manquait. Ensuite, il y a un contexte sportif très favorable à Versailles. Les voyants sont au vert et il y a la volonté du groupe CITY Immobilier (ex FIDUCIM), validée par l’arrivée comme Directeur Général de Jean-Luc (Arribart), de réaliser quelque chose de grand. Alors forcément, se sentir désiré par une structure qui fonctionne bien, avec plus de 1000 licenciés, qui a des très bons résultats sportifs et une équipe qui a connue trois montées sur les dix dernières années, … Quasiment toutes les cases étaient cochées pour que je puisse avoir la volonté de rejoindre ce projet-là.

Vous aviez d’autres propositions avant celle de Versailles ?

Rien de concret, non. Sinon, peut-être que je me serais engagé ailleurs. Par contre, effectivement, j’échangeais avec quelques clubs (deux de N3 et un de N2) depuis plusieurs semaines, voire des mois. Il y avait des échanges, mais pas d’avancées concrètes. Le contexte financier actuel, avec le Covid, n’est pas forcément propice pour se structurer quand on est en National 2 ou National 3.

Vous aviez lancé M7 Conseil après la fin de votre aventure de dirigeant à l’AS Châtaigneraie (National 3), l’agence va-t-elle perdurer maintenant que vous avez retrouvé un poste dans un club ?

Les choses ont été très claires dès le départ, avec Versailles et nos athlètes. C’est une agence qui a un domaine d’action très large. On avait une partie « représentation joueur » qu’on a forcément mis en sommeil à partir du moment où je me suis engagé avec le club de Versailles. Malgré tout, c’est une agence qui travaille aussi sur d’autres choses, sur d’autres sports, et notamment sur la communication et la gestion d’image d’autres athlètes. Donc cette partie-là peut perdurer, même si forcément je vais avoir beaucoup moins de temps. Certaines personnes, qui travaillent avec moi, vont prendre le relais, et si à un moment donné c’est vraiment trop complexe de gérer les deux fronts, on mettra encore plus en stand-by ce qui peut l’être parce que la priorité c’est de me concentrer à 150% sur le projet de Versailles.

Vous êtes en charge du recrutement, de la communication mais aussi de la gestion au quotidien de l’équipe première à Versailles. Ce sont trois emplois en un, non ?

Je ne suis pas tout seul ! Jean-Luc (Arribart) est à mes côtés, le coach Youssef Chibhi abat depuis des années un travail colossal au club, et puis il y a aussi l’arrivée de Marc Mohamed qui a été officialisée depuis quelques jours sur la partie administrative. C’est quelqu’un que je connais très bien puisque quand je suis monté en Senior CFA2 en tant que joueur, lui terminait sa carrière et il a été mon capitaine. Et puis, même s’il y a énormément de travail, ça ne me fait pas peur. Au contraire. J’ai besoin de ça pour me sentir bien. D’autant que je me considère comme un privilégié. Je travaille dans le football depuis plusieurs années et, chacun sa vision des choses, mais me lever le matin ou me coucher tard parce que je suis dans un milieu que j’aime… J’adore ça.

Vous pouvez nous en dire plus sur le volet « recrutement » ?

C’est une partie qui me tient énormément à cœur. Aller voir des matches, peu importe la division, dans le monde professionnel ou amateur, je l’ai toujours fait… L’idée dans ce cas précis, cela va être d’être rapidement capable de scouter des joueurs sur une bonne partie de la France puis certainement de s’ouvrir ensuite à d’autres horizons, si nos objectifs se réalisent.

Qu’est-ce qui vous attire tant que ça dans le recrutement ?

C’est une chose à laquelle j’ai toujours été sensible. En plus d’être un grand consommateur de football. Depuis tout petit, j’ai cette passion du sport en lui-même, j’aime le foot pour ce qu’il est… Ça m’a permis de surpasser d’autres aspects qui me plaisent beaucoup moins dans ce milieu. Voir des matches, aller sur des terrains, découvrir des joueurs, c’est ce qui m’anime tous les jours. J’aime aller discuter avec des gens en tribunes, voir comment certains joueurs évoluent, me faire une idée sur un joueur et me rendre compte des années plus tard que je m’étais trompé… C’est ce qui fait, pour moi, la magie du foot. Chercher le joueur idéal en fonction d’une demande spécifique d’un coach et par rapport à son projet de jeu, c’est un puzzle qui donne beaucoup de fierté quand on arrive à le résoudre.

Comment se montre-t-on pertinent dans le recrutement, selon vous ?

Il y a beaucoup de paramètres à prendre en compte et je pense que l’important, justement, c’est de regrouper un maximum d’informations, que cela soit au niveau de l’état d’esprit du joueur, de son entourage, de ses matches… Il faut aussi être capable d’éduquer un garçon quand il est en difficulté, ou observer s’il y a une évolution quand il est dans un contexte favorable, comment il se comporte, etc Et puis il y a l’aspect datas et statistiques qui est également important, même si, selon moi, cela doit essentiellement permettre de confronter ses idées. C’est un ensemble et il faut garder en tête que le recrutement, peu importe le niveau, conserve une part d’aléas très importante. Il faut arrêter de penser que l’on peut être sûr à 90 % dans ce domaine. Quand on fait venir un joueur dans un club, il y a tellement de paramètres qui entrent en jeu : la relation qu’il aura avec ses nouveaux coéquipiers, avec son coach, comment il va être utilisé, face à quelle adversité, qu’est-ce qu’il peut se passer dans sa vie privée… Le contexte est primordial. Donc l’idée c’est de réduire au maximum les inconnus, en gardant en tête qu’il y a toujours une part de réussite dans un recrutement. Enfin, je pars du principe qu’il n’y a pas qu’une seule bonne manière de faire les choses. Parfois, il n’est pas nécessaire de vouloir tout révolutionner, il faut aussi voir ce qu’il se fait bien ailleurs, s’en inspirer et l’adapter à son contexte club. Le football c’est aussi ça : un perpétuel apprentissage. On est toujours en recherche d’idées nouvelles, de choses qui vont nous permettre d’avancer à la fois personnellement et dans notre travail dans un club.

Avec ses nouveaux investisseurs, le club démarre un projet dont l’objectif ultime est d’atteindre le monde professionnel. Vous allez donc travailler dans un contexte qui évolue constamment. Comment anticipez-vous ces évolutions ?

Jean-Luc (Arribart) a commencé à le faire en essayant de s’entourer de plusieurs personnes qu’il estime compétentes pour amener le projet sur une prochaine étape. Et l’idée c’est de faire ça dans tous les domaines. Dans la vie du club, sur l’administratif, sur le sportif, le staff, le médical… C’est de maximiser les compétences. Dans le football, on est en perpétuel apprentissage : si on n’avance pas on recule, puisque les autres avancent, donc il faut toujours se donner les moyens d’être un peu plus ambitieux. Aujourd’hui, ce qui est important, c’est de solidifier les bases du projet pour que, si dans cinq ou six mois le club n’est pas en position de monter en National, on se donne encore plus de moyens pour y arriver sur la saison prochaine ou celle d’après. Personne ne se cache depuis l’arrivée des investisseurs et de Jean-Luc (Arribart), le club est ambitieux. Mais être ambitieux ça ne veut pas dire faire n’importe quoi. On est dans une position favorable et on va essayer d’aller chercher la montée, ce qui changerait déjà beaucoup de choses dans le projet, pour la vie du club et celle des joueurs, mais si ça se passe différemment on redoublera d’efforts, en changeant certaines choses dans notre approche.

On peut s’attendre à ce que le club soit actif sur le mercato d’hiver ?

On ne se ferme à rien. On veut se donner le plus de moyens de bien figurer sur cette deuxième partie de saison par rapport à notre position actuelle. Si demain une opportunité se présente, bien entendu qu’on sera attentif, et qu’on va regarder si c’est possible de faire le transfert. Mais on ne recrutera pas pour recruter. On est attentif et si on estime à un moment donné que sur un, deux ou trois garçons on a une vraie plus-value qui peut être apportée à l’effectif, alors on ne se privera pas. On essaiera de tout faire pour attirer ces garçons-là, mais il n’y aura pas 5, 6 ou 7 arrivées cet hiver à Versailles.

Augustin Delaporte

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