Naïm, que ressens-tu trois jours après la fin de cette saison éprouvante ?

De la joie surtout. De la fierté aussi, notamment après notre avant-dernier match de championnat où nous avons assuré notre maintien. Ç'a été une saison plus que compliquée. On ne totalisait que dix points à la trêve. Beaucoup nous voyaient condamnés. Mais dans le groupe, on ne s'est jamais dit qu'on allait descendre. Chez les joueurs comme dans le staff ou chez les dirigeants, personne n'a cessé d'y croire.

Qu'est-ce qui a fait la différence dans cette seconde moitié de saison ?

On a eu plus de réussite. On a su remporter des matches qui ne tournaient pas en notre faveur en début de saison.

Peux-tu nous citer des exemples ?

Je pense à un match à Louhans-Cuiseaux, qui était dans le top 5 à ce moment là, voire sur le podium. On mène et on finit par l'emporter 1-0 alors qu'on est réduit à 10 pendant plus d'une mi-temps. Mais le gros tournant de la saison pour moi c'est à La Duchère. Avant le match, on avait 4 points de retard sur eux... Si on l'avait perdu, on aurait été relégués à 7 points et cela aurait été compliqué de revenir. Mais on sort une performance magnifique dans l'état d'esprit et on gagne 3-2. Après on a enchaîné.

On avait l'impression que personne ne pouvait vous inquiéter dans ce sprint final.

Sur la deuxième moitié de saison, on ne perd que 2 fois en 15 matches. On est 3èmes au classement de la phase retour avec 27 points pris. C'est presque un parcours de champion !

En tant que capitaine, quel a été ton rôle dans ce retour en grâce de l'ASSP ?

Il y a le rôle sur le terrain. Il faut montrer l'exemple de par ses performances. J'ai commencé à marquer des buts lors de la deuxième partie de saison. A La Duchère, je prends mes responsabilités en tirant le penalty de l'ouverture du score. Après, dans le vestiaire, je communiquais beaucoup avec les joueurs et le staff. C'est important de trouver les bons mots pour garder tout le monde concerné jusqu'à la fin. La dernière rencontre contre Jura Sud, j'ai du descendre en défense centrale et malgré ma taille je n'ai pas rechigné à tout donner pour l'équipe.

Le brassard t'as-t-il fait grandir cette saison ?

Complètement. Et je remercie au passage le coach Lionel Bah de m'avoir fait confiance en début de saison pour assumer ce rôle. Je pense le lui avoir bien rendu sur le terrain. Le brassard m'a fait gagner en maturité. Pour une première saison pleine après deux saisons perturbées par le covid, je suis aussi très satisfait d'avoir pu enchaîner les matches. J'ai aussi pris en expérience dans mon comportement vis à vis des arbitres par exemple. Je mesure l'importance d'installer une relation de confiance avec le corps arbitral aujourd'hui. J'ai compris beaucoup de choses cette saison.

Face à Hyères, il y avait pourtant de quoi péter les plombs !

Oui contre Hyères, c'était vraiment abusé. En plus je prends un troisième jaune qui me suspend pour le match d'après parce que mes joueurs sont rentrés aux vestiaires à un moment. Mais finalement, les injustices de ce match nous ont rendu plus forts. L'essentiel était le maintien, on ne l'a pas volé. On termine même 11ème et on pouvait viser une 9eme place selon moi.

Ton avenir s'écria-t-il du côté de Saint-Priest la saison prochaine ?

Comme tout compétiteur, j'aspire à jouer le plus haut possible. La Ligue 1 ce n'est pas pour tout de suite, mais avec 4 buts, 4 passes décisives, un nombre de minutes disputées cette saison qui me place dans le top 3 du championnat et 11 étoiles Actufoot, ce qui n'est pas mal du tout pour un joueur non offensif, je pense pouvoir prétendre à évoluer au niveau supérieur. J'ai des touches en Ligue 2, en N1 ainsi qu'à l'étranger. Je veux trouver le meilleur projet possible pour moi.

Recueilli par Simon Marachian