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18 novembre | 11h05

"Nous aurions aimé être écoutés", les joueurs de Beauvais en colère contre la FFF

Extrêmement marqués par la grave blessure de leur partenaire Eduardo Rodrigo en Coupe de France dimanche dernier, les joueurs de l'AS Beauvais-Oise ont publié une lettre sur le site du club, regrettant devoir "rejouer dans des conditions similaires" ce 7e tour dès ce week-end. (Crédit photo : ASBO).

COUPE DE FRANCE AS BEAUVAIS OISE AS BEAUVAIS OISE N2

Cinq jours après la grave blessure aux cervicales de leur partenaire Eduardo Rodrigo à Waziers lors du 7e tour de Coupe de France, les joueurs de l'AS Beauvais-Oise sont encore sous le choc, marqués par ce tragique événement ayant entraîné l'intervention héliportée du SMUR 59 à même la pelouse. Alors que le milieu de terrain reste toujours hospitalisé depuis sa prise en charge, son club a appris, lundi, que la rencontre qu'il dominait (0-1) et n'a pas pu terminer faute d'éclairage, était reportée au dimanche suivant. A la même heure et sur le même terrain. Et c'est justement ce qui pose problèmes aux coéquipiers de Rodrigo qui auraient "aimé être écoutés avant de prendre une trop décision trop hâtive". Dans une lettre ouverte "d'une équipe de frères et hommes", ils ont exprimé leur colère envers la Fédération française de Football. "Oui, nous irons jouer ce match ! Puisque c’est la règle et puisqu’Edu nous l’a demandé, nous irons jouer pour notre frère et notre dignité. Mais à notre humble niveau, nous aurions aimé un peu plus de considération et d’humanité", se sont-ils exprimés. Avec le coeur.

La lettre publiée par l'AS Beauvais-Oise

Les règles plus importantes que l’humain ?

"C’est ce dont nous nous sommes rendu compte après qu’il nous ait été demandé d’aller rejouer, dans des conditions similaires, le simple match de football qui a amené notre frère Eduardo Rodrigo à se battre à l’hôpital contre de graves blessures.

Nous ne sommes pas là pour parler de l’état de santé de notre copain, notre ami, notre camarade, notre coéquipier ou encore notre frère. Nous ne sommes pas là pour donner des leçons à quiconque. Nous sommes conscients que les règles sont les règles et qu’il faut
les respecter. Mais à l’heure où nous écrivons cette lettre, ce sont la colère et l’incompréhension qui prédominent.

De la colère car, par les temps compliqués que nous vivons, où le respect et la solidarité doivent primer, ces valeurs semblent être
oubliées. De l’incompréhension, ensuite, par rapport à la décision de rejouer ce simple match de football, qui était à notre avantage, sans la moindre adaptation à la situation humaine et au contexte émotionnel.

Oui, nous irons jouer ce match ! Puisque c’est la règle et puisqu’Edu nous l’a demandé, nous irons jouer pour notre frère
et notre dignité. Mais à notre humble niveau, nous aurions aimé un peu plus de considération et d’humanité. Chaque personne est
différente, chaque homme a une faculté ou non à gérer ses émotions. Retourner sur un terrain qui a marqué à vie la mémoire
de chacun d’entre nous n’est pas si simple. Se remémorer cette action fatidique ou autre événement de ce match reste compliqué à vivre. « Je suis choqué », « je n’arrive pas a ne pas y penser », « impressionnant », « marquant », « j’ai pleuré », « en colère », tous ces mots entendus depuis dans notre vestiaire résument parfaitement l’état d’esprit de notre équipe.

Ce n’est pas une simple blessure, c’est un événement tragique qui restera dans nos têtes. Nous aurions aimé être écoutés avant de
prendre une décision trop hâtive. Nous pensons que c’était peut-être l’occasion de montrer que l’humain était plus important que tout. Nous irons jouer ce match dans des conditions particulières, compliquées à imaginer, avec des émotions à gérer, avec l’envie de donner de la force à notre frère qui se bat. On ne le décevra pas, on se battra avec notre cœur, soyez en sûrs !!!

Une simple équipe de football et d’hommes."

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