Calais, 2000

Le club n'est plus ce qu'il était il y a plus de 20 ans mais la trace laissée par Calais dans l'histoire de la Coupe de France reste indélébile. En 2000, une bande de copains jouant en CFA avait fait rêver l'Hexagone en franchissant un à un les tours. Deux clubs de D2 dont le LOSC étaient passés à la trappe mais surtout deux pensionnaires de première division, Strasbourg en quart de finale et Bordeaux en demi-finale n'avaient pas résisté aux hommes de Ladislas Lozano.

L'exploit était même en marche en finale lorsque Jérôme Dutitre, qui coache actuellement du côté de Reims Sainte-Anne (R1) avait donné l'avantage aux amateurs en première mi-temps. Finalement un doublé d'Antoine Sibierski pour le FC Nantes dont un second but en toute fin de match avait brisé le rêve de formidables Calaisiens devant les 78 000 spectateurs du Stade de France. "On en garde forcément un très bon souvenir. On a vécu un moment extraordinaire et je juge que l'on a été à la hauteur de l'événement, confiait Réginald Becque à Actufoot lors de l'anniversaire des 20 ans de l'épopée. Pour en revenir sur la rencontre en elle-même, on a mené au score à la mi-temps et on perd sur une décision arbitrale que l'on peut encore discuter. Malgré tout, on est très content du match que l'on a produit, même si on est conscient que ce n'était pas notre meilleure prestation durant cette compétition. C'était celle contre Bordeaux (en demi-finales, ndlr). En tout cas, contre Nantes, on a donné le maximum que l'on pouvait donner sur le moment."

Deux décennies plus tard marquées par la liquidation judiciaire du Calais Racing Union FC en 2017, Grand Calais Pascal marche sur les cendres de son illustre prédécesseur. En Régional 2, il évolue même dans l'enceinte de l'Epopée et ses 12 000 places autrefois théâtre des matches du CRUFC.

Montceau-les-Mines, 2007

Il n'y a pas de honte à perdre face au futur vainqueur de l'édition, mais ça, les joueurs de Montceau-les-Mines l'ignoraient encore lorsqu'ils se sont inclinés en prolongation contre le FC Sochaux-Montbéliard (0-0, 0-2 ap). Avant ce revers, les Bourguignons avaient terrassé les Girondins de Bordeaux aux tirs au but en 1/4 puis le RC Lens en 1/2. Non homologué, le Stade des Alouettes avait été suppléé par l'enceinte Jean Laville de Gueugnon. "C'est bien sûr une déception car nous sommes passés tout près. C'est aussi une grosse fierté car nous avons fait un parcours extraordinaire. Sochaux a réussi à nous faire déjouer et c'était leur objectif. Je regrette notre déchet technique dans la première demi-heure car nous avons beaucoup couru pour récupérer le ballon que nous perdions très rapidement derrière. C'est embêtant. Cela nous a coûté physiquement sur la fin. Mais, honnêtement, nous sommes fiers de nos joueurs", avait déclarait Yannick Chandioux, l'entraîneur, à l'issue du match.

US Quevilly, 2010

En 2010, les joueurs de Régis Brouard étaient tombés contre le PSG d'Antoine Kombouaré après avoir sorti successivement Angers, l'OM et le Stade Rennais. Rien que ça. Deux ans plus tard, on les revoyait encore plus fringants et capables d'éliminer à nouveau Angers et le club breton. Pensionnaires de National en 2012, ils s'étaient cette fois hissés jusqu'en finale au Stade France contre l'Olympique Lyonnais. Vainqueur (1-0) grâce à un but de Lisandro Lopez, le club rhodanien n'avait pas eu la tâche facile face aux Normands. En avril 2015, l'USQ est devenue l'USQRM (né de la fusion avec le FC Rouen) avant de s'en détacher trois saisons plus tard pour aboutir au nom de Quevilly-Rouen Métropole en 2018. Après trois saisons en N1, le club est remonté en Ligue 2 dernier sous la conduite de Bruno Irles.

GFA Rumilly-Vallères, 2021

Cela faisait plus d'une décennie qu'un club amateur n'avait pas atteint le dernier carré de la Coupe de France, et c'est le GFA Rumilly-Vallières qui y est parvenu. Tombeur notamment du voisin et rival, le FC Annecy (N1), le club haut-savoyard a réalisé son plus bel exploit face à Toulouse lors des quarts de finale (2-0). Malheureusement pour les protégés de Fatsah Amghar, limogé en début de semaine de son poste, la marche était bien trop haute face à l'AS Monaco en demi-finale. Le but d'Alexis Peuget avait créé de l'espoir durant sept minutes de les voir au Stade de France avant qu'ils ne concèdent l'égalisation sur un but contre son camp d'Arthur Bozon. Si le score final (1-5) était lourd, les amateurs n'avaient jamais trahi les principes de jeu qui avaient fait leur force durant ce parcours mémorable.

FC Versailles 78, 2022

On avait attendu 10 ans après Quevilly pour retrouver un club amateur en demi-finale, le FC Versailles l'a fait seulement un an après le GFA Rumilly-Vallières. Plus fou encore, le gardien titulaire des Franciliens, Dan Delaunay, était déjà dans les buts l'an passé avec Rumilly. Et comme leur prédecesseur, les Yvelinois se sont frottés et ont réalisé leur plus belle performance face à des Toulousains décidément pas en réussite face aux petits poucets. Les protégés de Youssef Chibhi sont ensuite venus à bout de Bergerac lors des tirs au but dans une demi-finale extrêmement serrée (1-1). Fort de l'arrivée de deux actionnaires puissants il y a quelques mois, le FC Versailles 78 réalise une saison de haute volée avec une première place en National 2 à 11 journées de la fin et une affiche de gala à jouer ce mardi soir à l'Allianz Riviera contre l'OGC Nice de Christophe Galtier. Réaliser le doublé ? Les amateurs y pensent forcément et personne ne peut leur interdire de rêver à ce stade de la saison.