Avant de faire ses classes à l'OGC Nice, c'est au Sporting Club Cogolin, que le jeune footballeur est formé, et ce jusqu'à l'âge de 13 ans. C'est là, où le club azuréen fait le choix de le récupérer en son sein, afin de lui faire profiter du meilleur environnement pour progresser. Le gamin de cogolin s'épanouit pleinement dans la famille rouge et noir, gravissant les échelons quatre à quatre. Ben Seghir ne cesse d'être surclassé, tant son potentiel est important.

Emerse Faé, ancien coach des U17 et U19 à l'OGC Nice et aujourd’hui à Clermont Foot, se souvient : "Il a toujours été surclassé. Il montait souvent s'entraîner avec l'effectif professionnel. C'est un bon jeune joueur”. L’enfant de Saint-Tropez est donc un garçon plein de promesses et de talent. Côté personnalité, il n’est également pas en reste selon Faé : “C'est vraiment un bon petit. Il est poli. C’est toujours bien d’avoir un petit comme ça dans son groupe. Il amène une bonne ambiance dans le groupe“. En plus de cela, “ Salim, c’est un bosseur“. Le jeune footballeur présente donc toutes les caractéristiques d’un espoir qui va confirmer, et doté d’une personnalité attachante, lui valant les compliments de ses éducateurs, et coaches.

Ailier dribbleur, et très intelligent

Sur le terrain, Azir Said Mohamed Cheik, journaliste et observateur avisé de l’OM, et de la National 2, division où évolue la réserve du club marseillais, résume :“C’est un joueur offensif. C’est un joueur de côté, mais il peut aussi jouer dans l’axe. Il a un profil dribbleur. En général, c’est un garçon qui dès sa première touche, cherche à se mettre dans le sens du jeu, pour percuter, dribbler et éliminer. Il est beaucoup dans la percussion, et l’élimination. Pour les adversaires, c’est un joueur déstabilisant“. Emerse Faé ne fait que confirmer ces dires, en ajoutant une dimension supplémentaire quant à sa lecture du jeu : “Sur le terrain, il a une bonne vision du jeu. Il a toujours un temps d’avance sur les autres. Il est également très malin. Techniquement, il est également très propre. Sa technique est pure. Il était capable de marquer sur des frappes lointaines, mais aussi dans la surface, et les petits espaces. Ces petits espaces, il aimait aussi y dribbler, pour se sortir d’une situation. Globalement, c’est un joueur très intelligent, voyant le jeu avant tout le monde, et en plus ayant une base technique au-dessus de la moyenne”.

Salim Ben Seghir possède donc des qualités footballistiques indéniables, en plus d’être un bon garçon. Au-dessus du lot, on comprend rapidement pourquoi l’OM a saisi l’opportunité de le récupérer, lorsque les longues négociations avec l’OGC Nice ont échoué. Pour oser une comparaison, Emerse Faé voit en lui “ un Paulo Dybala, mais en droitier. Il n'a, comme lui, pas des capacités physiques extraordinaires, mais du fait de son intelligence, il sait où se placer sur le terrain, et quand il le faut “.

Le choix de l’OM

Sur son départ de l’OGC Nice, et surtout son choix de l’OM, l’actuel coach de la réserve de Clermont Foot commente : “C’est toujours une question de statut. Le projet de l’OM devait plus correspondre à ce qu’il attendait, et souhaitait ”. En effet, le club phocéen n’a pas hésité à proposer un contrat professionnel à ce jeune joueur de 18 ans. Ce choix-ci peut se justifier de par les promesses que porte Salim Ben Seghir, mais aussi par le fait que les aiglons aient tenté jusqu’au bout de le conserver dans leur nid. De plus, dans un groupe, l’ancien niçois se pose en leader, technique surtout. “ C’était plutôt un leader footballistique, pas vocal ou autre. Sur le terrain, et le jeu, les autres l’écoutaient. Les autres joueurs connaissaient sa bonne vision du jeu. Il avait aussi une légitimité pour les autres, du fait de souvent être appelé avec les pros, mais aussi de par ses sélections en Equipe de France. En plus, il restait humble malgré tout, le groupe le respectait aussi pour cela “, témoigne Emerse Faé.

De l’extérieur, Azir Said Mohamed Cheik a la même impression : “Cela se voit sur le terrain. Son statut, pour moi, “facilite les choses”, dans le sens où il est déjà professionnel”. Ce n’est pas la même chose, au sein d’un groupe, d’être sous contrat professionnel ou non. C’est en cela que le statut du jeune tropézien est en effet différent des autres. Là où d'autres peuvent n’être encore que sous contrat élite, apprenti, aspirant ou stagiaire. Pour Mohamed Cheik, ce point peut d’ailleurs être négatif selon les performances : “Le fait d’être sous contrat professionnel, parmi d’autres qui ne le sont pas toujours, peut engendrer de la jalousie. Du fait de contrat pro, dans une équipe de N2 avec énormément de jeunes joueurs, cela lui donne une stature importante “.

Sur le terrain, Ben Seghir s’impose comme le leader offensif. C’est d’ailleurs un élément qui peut également conforter les dirigeants marseillais dans leur choix. “Il aimante beaucoup de ballons. Le jeu passe très souvent par lui. Je serais presque tenté de dire, en exagérant volontairement, que le jeu offensif de cette N2 de l’OM repose sur lui, et ses coups d’éclat. Cela veut dire que quand il est un peu moins bien, cela se ressent immédiatement, surtout sachant les difficultés que peut éprouver déjà collectivement cette équipe. Cela se constate dans le contenu, mais aussi les résultats ”, commente l’observateur marseillais.

Bientôt une place dans le groupe professionnel ?

Pour la suite, une place dans le groupe professionnel de Jorge Sampaoli semble lui tendre les bras. “Normalement, cela doit être le sens de l’histoire. Il est performant. Il a de bonnes statistiques. Il est efficace. C’est encore plus important en contextualisant", explique Azir Said Mohamed Cheik. Et de poursuivre : "L’équipe dans laquelle il évolue est très jeune, et en grande difficulté. Elle est dernière de National 2 (C). Ce sont des choses à prendre en compte dans les performances d’un jeune joueur comme lui. Je pense qu’avec Bilal Nadir, l’autre ancien niçois, que ce sont les deux qui sont les plus proches du groupe professionnel”. Malgré cela, il reste encore du chemin à parcourir pour le jeune international U19 français. “C’est un très jeune joueur encore. Il vient seulement de signer son premier contrat pro. Et comme je l’ai déjà dit, il doit encore progresser sur sa capacité à jouer avec les autres. Il le fait déjà un peu, mais ce n’est pas suffisant pour une équipe professionnelle. Encore plus, au vu du style de jeu de l’OM actuellement. En terme de potentiel, et de ce qu’il montre en N2, j’espère qu’il aura sa chance avec le groupe professionnel“, analyse Azir.

C’est d’ailleurs souvent le problème récurrent avec les jeunes joueurs, peu importe leur talent. Malgré ses deux apparitions avec l’OGC Nice en professionnel, notamment en Europa League (face à l’Hapoel Beer Shiva), Ben Seghir n’a pas pu réellement montrer tout son potentiel. Le choix de l’OM a sans doute fait rêver le petit gamin de Saint-Tropez, mais son temps de jeu en équipe première n’a pas augmenté pour autant. Et oui, le parcours d’un jeune footballeur n’est jamais une ligne droite continue, et est souvent parsemé d’embûches, même pour ceux pétris de talents. La force de persévérance, mais aussi parfois la chance, font la réussite de certains. Espérons donc que Ben Seghir réussisse à surmonter les obstacles sur son passage, et qu’il pourra confirmer qu'il a toujours un temps d'avance.