Le S.F.C de Neuilly-sur-Marne, ville de Seine-Saint-Denis d’environ 35 000 habitants, a récemment réalisé l’exploit d’éliminer le Racing CFF de Paris, club de National 3 situé deux divisions au-dessus, en cinquième tour de Coupe de France. Une véritable performance qui intervient plus de dix ans après la dernière réalisée. L’équipe du 93 avait atteint le septième tour de la Coupe de France, éliminée par Fresnois dans l’Ain.

Cette belle prestation des Nocéens est le résultat d’un changement de paradigme, au sein d’un club dans lequel l’identité et le fort attachement à la ville imprègnent l’ensemble de l’équipe. Abdenour Nemir, arrivé il y a deux ans sur le banc de l’équipe première explique cet élément de fait, qui selon lui rend le club très particulier : « La différence avec les autres clubs, c’est qu’à Neuilly-sur-Marne, les joueurs sont à 95 ou 98% issus des quartiers de la ville. Il n’y a pas de joueurs extérieurs de la ville, à part un, mais qui habite vraiment à proximité. C’est ce qui fait l’âme de l’équipe, on joue pour l’amour du maillot ». L’entraîneur est lui-même issu de la ville, et y à évolué en tant que joueur, avant d’en prendre la tête.

Ce marqueur identitaire se retranscrit dans la politique de recrutement, car au SFC Neuilly-sur-Marne, on tient ardemment à représenter la commune. « On recrute très peu. Ici on arrive toujours à s’en sortir avec notre vivier, et la formation de Neuilly-sur-Marne. On arrive toujours à jouer les premiers rôles et à jouer pratiquement la montée. Ça fait deux ans que je suis revenu. L’année d’avant, ils avaient manqué la montée d’un point. L’année dernière on était bien parti et il y a eu le Covid. On arrive toujours à trouver de bons joueurs, on mise sur la formation du cru », poursuit Abdenour Nemir.

Un travail de restructuration qui porte ses fruits

Actuellement troisième de la poule D de Régional 2, avec trois victoires et une seule défaite, le club nocéen est également bien parti en championnat. Même si l’objectif n’est pas clairement défini par la direction, la montée est à ce jour accessible. L’ensemble de ces bons résultats est la conséquence d’une politique de restructuration, amorcée avec l’arrivée d’un nouveau président en 2016. Ce dernier a apporté au club une bien meilleure organisation aux Rouges et Noirs. Il a également renforcé le SFC Neuilly-sur-Marne au niveau des infrastructures, avec l’obtention d’un nouveau terrain synthétique, permettant notamment de passer de deux à trois entraînements par semaine pour l’équipe première. Toutes ses actions sont conjuguées avec le travail du directeur sportif, qui veille avec le président à construire un projet de commun aux différentes catégories d'âge, des plus jeunes aux seniors, afin renforcer l'identité footballistique du club.

Le club nocéen affronte ce dimanche le Versailles 78 FC, formation de National 2, pour le sixième tour de la Coupe de France, le dernier palier régional de la compétition. Malgré les trois divisions d’écart, l’entraîneur « jouera le jeu jusqu’au bout ». La coupe créée en 1917 est l’occasion d’un réel engouement populaire dans le club de Seine-Saint-Denis, comme l'affirme ainsi le jeune entraîneur : « Ce sont des matchs de gala. Il y avait plus de 300 personnes. On a même pas besoin de faire de la pub. Moi le premier, au moment du tirage, ce sont des supporters du club qui m’ont dit que l’on jouait contre Versailles. Il y en a qui suivent et qui font attention. Maintenant quand on marche dans la ville, on nous dit « ça va être compliqué, vous jouez Versailles ». En plus, ils savent tous que l’ancien entraîneur est dans le staff de Versailles. Il y aura du monde, les gens vont venir ». Reste désormais à savoir si le Sporting Football Club de Neuilly-sur-Marne réussira un deuxième exploit encore plus fort, et atteindra à nouveau le septième tour de la Coupe de France, plus de dix ans après avoir réalisé la même performance.

Elie Rollé