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22 avril | 0h00

Thierry Delvallet, plus de 30 ans en tant qu'éducateur du RC Lens

En plus de 30 ans de carrière avec les jeunes, Thierry Delvallet a beaucoup donné pour servir l'élite du football de l'Artois : le RC Lens.

8 min.
RC LENS
C'est l'histoire d'un fils de mineur qui, dans sa jeunesse, se rendait au Stade Bollaert avec son père. Celle d'un grand fan du Racing club de Lens, devenu formateur, et qui a eu sous son aile Raphaël Varane, les frères Assou-Ekotto, Gaël Kakuta, Timothée Kolodziejczak et, pour les plus anciens de nos lecteurs, Romain Pitau. Portrait d'un amoureux du bassin minier.

Résumer la carrière d’éducateur de Thierry Delvallet à la seule éclosion de Raphaël Varane serait terriblement réducteur. Certes, la découverte et l’accompagnement du défenseur du Real Madrid constitue l’un de ses principaux faits d’armes. Mais Thierry Delvallet, c’est surtout près de quarante années passés dans le football, auprès des jeunes du bassin minier. Une terre qui lui est chère et envers laquelle il a pu servir l’élite du football de l’Artois : le RC Lens.

L’histoire débute en 1987, après un appel du pied du Racing par l’intermédiaire de Jean-Luc Lamarche, à l’époque directeur sportif du club sang et or. « Jean-Luc était très compétent. Au Paris Saint-Germain, il est à l’origine de la venue de Ronaldinho », présente Delvallet. Dès lors, une belle aventure débute pour l’éducateur… avant de se conclure, trente-deux ans plus tard, soit en 2019, « licencié comme un malpropre ». « Une nouvelle direction a vu le jour et a fait le ménage », poursuit l’intéressé.

La doctrine Delvallet

Au cours de ces trois décennies, le désormais ex-éducateur, fils de mineur, vit un parcours riche, qui l’emmène des débutants aux U15. De cette période, il retient une fierté immense fierté : celle d’avoir eu dans ses rangs le champion du monde Raphaël Varane, ainsi que « d’autres super éléments » comme Timothée Kolodziejczak, Gaël Kakuta, David Pollet, les frères Assou-Ekoto ou encore Jonathan Eickmayer, finaliste de la Coupe de France en 2018 avec les les Herbiers. « D’autres, tout aussi talentueux, se sont arrêtés en chemin : Mickaël Begaut qui est actuellement à Waziers, ou Maxime Chaillet qui avait des facultés pour le football de haut niveau », liste-t-il.

Lever de rideau Lens – Lyon, 1994

La doctrine de Thierry Delvallet a toujours été de confronter ses protégés à leurs responsabilités. « Le joueur doit réfléchir, essayer de trouver une issue, quitte à échouer, et trouver la solution par lui-même. Mais attention cependant à ne pas le laisser un match entier dans la difficulté. Il faut le guider », prévient l’ancien éducateur. D’un point de vue formation, Delvallet a vu le football évoluer avec l’arrivée des préparateurs physiques dans les catégories jeunes. « Il faut vivre avec son temps. Des termes ont changé, mais on parle aujourd’hui de choses qui étaient déjà présentes dans le passé. Être éducateur aujourd’hui, c’est bien plus simple que dans le passé, du fait de l’arrivée d’Internet, observe-t-il. Avant, c’était une réelle conception des séances d’entraînement. Il est important d’avoir des gens formés et compétents dans les clubs, mais il n’empêche qu’on intellectualise beaucoup trop la formation d’éducateur. »

Les jeunes, c’est oui ; les seniors, c’est non

De sa longue carrière, Thierry Delvallet garde « une montagne de souvenirs ». Les plus forts émotionnellement sont le but de Raphaël Varane contre l’Uruguay lors du Mondial 2018, et la saison 2013 ponctuée par le titre de champion du monde à Wembley, contre le Brésil, avec la génération 2001. Autre signe de fierté : la période post-Coupe du Monde 98. « Lors des mois qui ont suivi le sacre de l’Equipe de France, un nombre conséquent d’éducateurs et de formateurs belges venaient à La Gaillette, le centre d’entraînement du RC Lens, pour voir et s’inspirer des méthodes françaises », se remémore-t-il, non sans une pointe de nostalgie.

Concernant le monde senior, le Lensois ne mâche pas ses mots : « J’ai toujours coupé court à d’éventuelles propositions. Lorsque l’on intègre le monde senior, il est difficile de revenir chez les petits. J’ai vécu des moments géniaux avec les gamins, et je considère que le joueur senior est trop souvent insatisfait. » Cet univers, Thierry Delvallet y a pourtant mis les pieds, quelques fois, par procuration. Lors de ce match historique entre le CS Avion de David Robitail et le PSG par exemple, ou encore le Vermelles – PSG lorsqu’il a pris place sur le banc au côté de Jean-Pierre Houillez. Pas suffisant pour le convaincre et lui faire oublier ses premières amours.

Jimmy Desmoulin

Crédit photo : Globe-reporters

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