D'abord publiée sur Twitter ce week-end puis parue sur le site de l'Equipe, l'information émane du journaliste Loïc Tanzi. En notre possession depuis quelques jours mais encore sous le coup de certaines vérifications, elle et donc sa primeur nous ont finalement échappé. C'est le jeu. Ce lundi, nous sommes en mesure de confirmer que le FC Versailles devrait bien accueillir cet hiver, sauf retournement de situation, le jeune uruguayen Agustin Amado (21 ans). Auquel nous nous sommes intéressés de plus près.

Vraiment prêt pour l'Europe et le National ?

Milieu axial doté d'un gabarit léger et de taille physique moyenne, le joueur de Fénix, où il a connu sa première saison chez les pros après avoir été formé au CA Penarol (comme Diego Forlan), s'apparente à un recrutement plutôt surprenant pour le club des Yvelines qui évolue... en National. Pas toujours titulaire et peu habitué à terminer les rencontres lorsqu'il démarre, le natif de Santa Lucia n'est pas exactement l'un des plus gros potentiels de son championnat, tel que le décrit l'article du quotidien national. S'il a assurément des capacités et du ballon comme on dit dans le milieu, Amado, malgré son statut de joueur libre, n'était pas spécialement attendu en Europe dès cet hiver. "Il y a encore pas mal d'incertitudes par rapport à ses caractéristiques actuelles. S'il s'améliore et fait un "smart moove" dans sa carrière, il peut espérer être dans un bon club au pays. A voir si ça ne va pas être trop précipité de venir en Europe," juge Mickaël Marques, scout assidu du championnat uruguayen que nous avons interrogé.

Un milieu à polir

Concernant le profil et la palette technique du droitier, ce même dénicheur de talents que l'on peut retrouver sur Twitter sous le nom de @Mycki_El Scout décrit un "milieu pas très physique, qu'on retrouve le plus souvent dans un double pivot, participant aux sorties de balle et cherchant les décalages pour faire avancer le jeu. Son aisance avec le cuir semble être son principal atout. Il a une bonne qualité technique qui lui permet de maîtriser ses mouvements avec la balle, sait profiter de sa légèreté pour échapper au marquage adverse et est capable de s'infiltrer dans les petits espaces", souligne par ailleurs celui qui est suivi par plus de 27 000 abonnés sur le réseau social désormais cher à Elon Musk.

Il émet toutefois un bémol quant aux capacités physiques du joueur, qui sera servi dans ce domaine s'il découvre un jour les pelouses de National. "Il manque d'intensité sur la durée, ce qui peut le limiter surtout avec cette tendance à trop garder la balle. Ces limites physiques peuvent réduire son influence dos au jeu, il se montre plus à l'aise quand il y fait face de façon à l'accélérer. Ainsi, il ne subit pas son manque d'impact. Il peut aussi par moment se perdre dans ses dribbles, cassant le rythme d'attaque auquel il a offert un élan."

Au vu de cette analyse, on peut considérer que le recrutement d'Amada, qui ne s'est pas encore accompli dans son pays, constituerait un véritable pari. D'autant qu'il n'est jamais simple pour de nombreux joueurs sud-américains de s'acclimater en Europe. Auteur de plusieurs coups de renom ces dernières semaines sur le mercato (Lemoine, Alioui, Dossevi, Polomat et surtout l'ex-international néerlandais Jeremain Lens entre autres) et capable de débourser une centaine de milliers d'euros pour faire signer un attaquant prometteur de National 2 (Mondy Prunier), Versailles démontrerait définitivement, en recrutant un profil comme celui-ci, sans qu'il ne soit validé par l'entraîneur en place (le poste est vacant depuis le limogeage de Youssef Chibhi) pourquoi il est considéré à juste titre comme un club vraiment à part de sa division.

Thomas Gucciardi