Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Je m'appelle Anthony Rhimbert, j'ai 42 ans et je suis père de trois enfants. J'ai été président aux Moulins, où j'ai exercé pendant six ans, avant de prendre la direction du FC Carros en mai 2023.

Pouvez-vous présenter le FC Carros ?

C'est un club que je connaissais déjà avant cette année, car j'y ai joué pendant près de dix ans. Aujourd'hui, nous sommes en phase de restructuration car, à mon avis, nous étions sur une pente descendante. Actuellement, le FC Carros est un club convivial avec 620 licenciés. Dans l'ensemble, notre structure est solide, mais sur le plan sportif, nous ne sommes plus aussi performants qu'il y a sept ou huit ans. Nous souhaitons recréer une dynamique avec les entraîneurs qui sont restés en place, réévaluer notre approche du football, et repartir avec les formats à 8 et à 5 pour fidéliser les joueurs. Nous avons un projet sur trois à quatre ans pour redonner de l'élan à ce que nous commençons actuellement.

Quelles ont été vos motivations à devenir président ?

Initialement, j'étais éducateur à l'AS Moulins. Cependant, il y a eu un changement de présidence et la décision d'arrêter les catégories jeunes au club, où j'étais moi-même encadrant. Pour moi, cela semblait insensé, surtout aux Moulins, qui est un quartier où le sport, et le football en particulier, permettent aux jeunes de s'évader de leur quotidien. C'est ainsi que je suis devenu président à cette époque, en 2016.

Comment est-ce qu'on procède pour recruter des éducateurs ?

Le recrutement d'éducateurs repose largement sur les relations et les connaissances. En tant qu'ancien joueur de football, bien que je ne sois pas originaire de la région, j'ai eu l'opportunité de nouer des liens dans le milieu sportif. Ainsi, pour recruter des éducateurs, nous privilégions des personnes que nous connaissons, en qui nous avons confiance et qui s'engageront pour une année complète. Tout cela doit être en accord avec les attentes tant du président que du club.

Cette approche est similaire dans le monde senior, mais depuis mon arrivée à Carros, nous avons traversé quelques épisodes. J'ai organisé une réunion avec les entraîneurs pour expliquer ma méthode et ma vision. Pour ceux qui étaient déjà présents, je leur ai bien sûr laissé la possibilité de continuer malgré ma récente arrivée.

Quel est le moment le plus délicat auquel vous avez dû faire face en tant que président ?

Mon départ de l'AS Moulins après six ans d'engagement. Certaines choses ont été faites... auxquelles je n'ai pas forcément adhéré, donc j'ai préféré partir.

Quel est le projet du FC Carros avec ses jeunes licenciés ?

Le projet reste inchangé, avec une dimension sportive évidente. D'un autre côté, l'aspect éducatif est tout aussi important, visant à enseigner des valeurs aux jeunes à travers le football. Notre objectif est de les sensibiliser aux réalités de la vie quotidienne, un aspect qui me tient particulièrement à cœur. Nous sommes engagés dans le Plan Éducatif Fédéral (PEF), organisons des stages et des actions tout au long de l'année. Nous aspirons à ne pas nous limiter au seul domaine footballistique, mais à inclure toutes les petites choses qui complètent l'expérience. Nous considérons que cela constitue un atout pour tout le monde : le club, les parents et les enfants.

Développez-vous le football féminin au FC Carros ?

Notre club compte déjà une importante section féminine, avec plus de 110 licenciées réparties dans toutes les catégories d'âge, chacune ayant au moins une équipe dédiée.

Quels sont les objectifs du club à court, moyen et long terme ?

Notre priorité est de restructurer nos ambitions sportives. Cette année est transitoire, nous permettant de repartir sur des bases solides tout en prenant en compte les formats de football à 8 et à 5, qui sont au cœur du club. Nous visons l'excellence dans ces catégories pour fidéliser nos jeunes et éviter qu'ils ne rejoignent d'autres clubs.

Que pensez-vous des résultats actuels de votre équipe fanion ?

En tant qu'ancien joueur de l'équipe DHR du club, la structure de Carros exige que nous soyons au moins en D1 ou en région. Il y a eu un travail, que je ne qualifierais pas de mal fait car je respecte les anciens, mais il y avait une dynamique que nous avons laissé tomber. Nous avons redémarré avec des jeunes, dans le cadre d'un projet à la fois à court et à long terme. Dès le début, je n'ai pas caché mes ambitions. L'objectif est clair : remonter au plus vite, et nous ferons le point en fin de saison.

Que pensez-vous de la réforme du Régional 3 ?

La réforme apportera un nouveau schéma de montées et de descentes, ainsi qu'une dynamique différente au niveau des championnats. Bien que cela n'affecte pas directement notre équipe, nous observons attentivement son impact à long terme. Personnellement, je considère que si cela implique davantage d'équipes, pourquoi ne pas envisager la création de plus de catégories. Cependant, il est vrai que la situation est complexe, beaucoup sont dans l'incertitude, mais je pense que cela s'apaisera dans deux ou trois ans lorsque nous retrouverons une certaine normalité.

Parlez-nous de l'importance du bénévolat dans notre football amateur...

Sans le bénévolat, nous ne sommes rien. Sans bénévoles et sans le soutien des gens, nous ne pouvons rien réaliser. À Carros, nous bénéficions d'une belle dynamique au niveau des entraîneurs, qui sont tous des passionnés. Ainsi, tout le monde est chaleureusement accueilli. Lors de nos réunions, les messages sont bien transmis aux coordinateurs et aux responsables de catégories. Les gens sont présents, impliqués et donnent le meilleur d'eux-mêmes sur le terrain pour permettre à nos jeunes de progresser. Tout cela doit être respecté dans la vie d'un club. Sans le bénévolat, nous ne serions rien et n'irions nulle part. Nous sommes près de 65 bénévoles à Carros, avec une forte implication, et nous avons la chance d'avoir des dirigeants engagés aux côtés de nos éducateurs.