Après 11 années à l’olympique Marcquois, pourquoi cette décision d’arrêter ?

Cette décision n'a pas été prise à la légère et résulte d'un processus de réflexion personnel approfondi. j'ai décidé d'arrêter parce que la direction et moi avons des divergences de point de vue, notamment en ce qui concerne "l'ambition". J'ai pris en charge cette équipe en Régional 3 et je l'ai menée jusqu'au niveau National 3 avec passion, investissement et travail acharné. Cependant, je souhaite continuer à évoluer, mais la direction actuelle ne partage pas la même volonté de développement.

Les dirigeants ont-ils essayé de te faire changer d’avis ?

Bien entendu, les dirigeants ont tenté de me faire changer d'avis. Cependant, j'ai considéré que la proposition qui m'a été faite n'était pas en adéquation avec le niveau d'évolution de l'équipe, à savoir le National 3. Lorsque je parle de proposition, il s'agit du projet global qui était présenté.

Le projet était vide d’idées ?

Parmi les éléments qui ont influencé ma décision, il y avait notamment le manque de volonté de viser l'échelon supérieur à court, moyen et long terme. De plus, l'absence de réel engagement financier, de contrat et donc de rémunération pour les joueurs, en dehors des primes de victoire et de nul, a également été un facteur important. On n’est pas soutenu comme il se devrait par la municipalité, et si le projet n’est pas soutenu par la commune, c’est très compliqué de s’engager sur le moyen et long terme.

Les moyens n’étaient pas suffisants ?

J'estime qu'il est primordial d'avoir une vision solide et des moyens adéquats pour progresser et atteindre nos objectifs. Malheureusement, ces conditions n'étaient pas réunies dans la proposition qui m'a été faite, ce qui a renforcé ma conviction de mettre un terme à mon rôle d'entraîneur au sein de l'Olympique Marcquois.

Ce manque de budget cache-t-il un manque d’ambitions ?

En tant qu'entraîneur, je considère que le manque de budget peut potentiellement refléter un certain manque d'ambition de la part de la direction. Un budget limité peut limiter les possibilités de renforcement de l'équipe, d'amélioration des infrastructures et de développement global du club.Le budget n'est qu'un aspect parmi d'autres dans l'évaluation de l'ambition d'un club. Il est possible que la direction ait d'autres priorités ou contraintes financières qui influencent la situation.

L’argent ne fait pas tout mais donne des bases ?

Dans le cas présent, je pense que le manque de budget est un facteur qui a joué un rôle dans ma décision d'arrêter. En tant qu'entraîneur, j'ai besoin de conditions favorables pour atteindre mes objectifs et faire progresser l'équipe. Sans un soutien financier adéquat, il peut être difficile de maintenir une ambition élevée sur le long terme. Cependant, je tiens à souligner que cette réponse ne remet pas en cause le dévouement et l'engagement des personnes impliquées dans le club. Chaque décision est prise en tenant compte de nombreux facteurs et il est important de respecter les choix et les priorités de chacun.

Quel projet recherches-tu pour demain et où ?

Je suis à la recherche d'un véritable projet qui soit à la fois ambitieux et réfléchi. Je souhaite m'engager dans un projet à long terme, d'une durée minimale de deux ans, où je pourrais apporter toute ma passion et mes convictions. Pour moi, l'aspect financier n'est pas primordial. Ce qui compte avant tout, c'est de trouver un projet où je partage les mêmes valeurs et une vision commune, alliant ambition et réflexion. Je suis prêt à m'investir pleinement dans une équipe qui partage cette vision et qui aspire à atteindre de grands objectifs. Je suis mobile du coup, la région n’a pas forcément d’importance. Je peux faire 1000km pour un projet cohérent avec les bonnes personnes à la tête de ce projet.

Dans ta carrière de footballeur, tu as connu un certain Franck Ribéry en centre de formation. Était-il destiné à la carrière qu’il a eu ?

Absolument, j’ai eu la chance de côtoyer de grands joueurs notamment Franck Ribéry durant ma formation au losc mais réussite de Franck Ribéry est le fruit d'un ensemble de facteurs qui incluent sa persévérance, sa passion et son travail sans relâche. Il est un exemple inspirant de la manière dont la détermination et la confiance en soi peuvent jouer un rôle essentiel dans la poursuite des objectifs.

En quoi l’ex munichois t’as impressionné ?

Malgré les obstacles liés à son retard morphologique, Franck a choisi de ne pas se laisser décourager. Il a fait preuve d'une incroyable détermination en s'investissant pleinement dans son développement technique et en travaillant assidûment pour améliorer tous les aspects de son jeu. Sa persévérance et son engagement sans faille lui ont permis de surmonter les défis et de progresser continuellement.Un autre élément clé de la réussite de Franck est son estime de soi. Il croyait en ses capacités et en sa valeur en tant que joueur. Cette confiance en lui-même lui a donné la force de persévérer, de prendre des initiatives audacieuses sur le terrain et de se surpasser constamment. Son estime de soi a été un moteur essentiel dans sa poursuite de l'excellence.Enfin, la passion de Franck pour le football a joué un rôle fondamental. Sa passion inextinguible l'a poussé à se dépasser constamment, à trouver du plaisir dans le processus d'amélioration et à maintenir sa motivation malgré les difficultés. Cette passion l'a aidé à rester focus sur ses objectifs et à continuer à travailler avec ardeur pour atteindre le plus haut niveau de performance.

Sa réussite est le fruit de ses sacrifices selon toi ?

Oui, la réussite de Franck Ribéry est un rappel puissant de l'importance du travail acharné, de la confiance en soi, de la persévérance, de la passion et de la bienveillance de son entourage. Ces qualités peuvent être des catalyseurs pour provoquer la réussite et ouvrir des portes vers l'accomplissement de ses rêves, même face à des défis apparemment très compliqué.

Formation passée donc à Lille sous Claude Puel. Quel était son management ?

Lors de ma formation au LOSC entre 1998 et 2004, j'ai eu l'opportunité d’observer des entraîneurs talentueux tels que Claude Puel, Vahid Halilhodžić, Thery Forger mais aussi de côtoyer avec la réserve (CFA) Eric Guérit, Pascal Plancque et Jean Noël Duse (U19 ou est finaliste de la gambardella contre le Auxerre d’un certain Mexes cette année-là). Chacun d'entre eux avait ses propres forces et particularités, et j'ai beaucoup appris de leur coaching. Claude Puel m'a particulièrement marqué en tant que leader charismatique et compétiteur hors norme. Il se démarquait par sa détermination, son besoin decontrôler et son engagement envers le groupe, allant même jusqu'à s'entraîner avec l’équipe. Son approche était basée sur l'exigence et le dépassement de soi, ce qui a créé une dynamique de travail intense.

Qu’as-tu appris avec les autres ?

Pascal Plancque, quant à lui, apportait un côté plaisant et prônait un football offensif. Son management proche des joueurs favorisait une ambiance de travail positive et stimulante. J'ai apprécié sa capacité à créer une relation de confiance avec les membres de l'équipe, ce qui contribuait à une meilleure cohésion et à des performances améliorées sur le terrain. En ce qui concerne Eric Guérit, j'ai été marqué par sa discipline et sa rigueur quasi militaire. Il insistait sur le respect des règles et la nécessité de suivre un plan d'entraînement rigoureux. Sa méthodologie précise et structurée a permis de développer des bases solides dans notre approche du jeu mais ils nous à préparer au football professionnel. Jean Noël Duse était un entraîneur qui plaçait le jeu au-dessus de tout. J'ai été captivé par sa méthodologie axée sur la responsabilité et l'importance de jouer. Ce qui le définissait le mieux, c'était son sérieux sans se prendre au sérieux. Sa passion pour le jeu transparaissait dans sa manière d'aborder les séances d'entraînement et les matchs, et il réussissait à créer une atmosphère de travail où le plaisir et l'expression individuelle étaient encouragés. Jean Noël Duse m'a inspiré à valoriser le jeu et à créer une dynamique positive au sein de mon équipe.

Cet apprentissage à travers ces coaches t’as donné envie d’entraîner ?

Chacun de ces entraîneurs avait ses propres forces et particularités, et j'ai énormément appris auprès d'eux. Leur expérience, leur expertise et leurs différentes approches m'ont permis d'acquérir de nouvelles connaissances et de développer mes compétences en tant qu'entraîneur. Il est indéniable que travailler avec des entraîneurs de cette envergure est une expérience formatrice qui contribue à la croissance et à l'évolution personnelle et professionnelle.

Propos recueillis par Farid Rouas