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Interviews

23 décembre | 17h00

Gaël N'lundulu : « C’est un grand plaisir de revenir au sein de mon club formateur »

Il est de retour dans son club formateur après des séjours à l'étranger, le milieu offensif Gaël N'lundulu (29 ans) s'est confié sur le Paris Saint Germain (N3), Kanu, les agents, la nouvelle génération. Crédit photo : PSG

PSG N3 Gaël N'Lundulu

Considéré comme un grand espoir, revenir au PSG en N3 est-ce une régression ?

C’est un grand plaisir de revenir au sein de mon club formateur. J’ai joué plus de 10 ans à un niveau professionnel, acquis beaucoup d’expériences dans le football comme dans la vie de tous les jours. J’ai encore quelques années devant moi et je prends toujours autant de plaisir à jouer même à un niveau inférieur.

Est-il plus difficile de rentrer au PSG aujourd’hui qu’à ton époque ?

Je n’ai pas d’idée précise sur la question, lorsque je jouais en France, j’étais en préformation ou en formation, ce n’était pas évident. Je ne sais pas si aujourd’hui, la sélection est aussi difficile qu’à mon époque. Le PSG est le meilleur club formateur, surtout en Île-de-France. A mon époque c’était Clairefontaine, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Le PSG forme beaucoup de jeunes et son centre de formation est de qualité !

Je n’ai jamais considéré mon passage à Portsmouth comme un cadeau empoisonné

Gael N'lundulu

Tu as commencé le football en Benjamins avec 6 mois au FC Villiers-le-Bel (95). Pourquoi ce club ?

C’est le club ou j’ai grandi. J’ai eu la chance d’avoir un éducateur qui était très proche avec le Paris Saint Germain. Au bout de 6 mois avec lui, il m’a envoyé faire des tests là-bas. Je suis entré directement au sport études. L’adaptation a été facile, l’encadrement était génial, aux petits soins, on ne manquait de rien.

Ton passage à Portsmouth, l’as-tu digéré aujourd’hui ?

Je n’ai jamais considéré mon passage à Portsmouth comme un cadeau empoisonné. Il a changé ma vie et celle de ma famille. Ma sœur y a fondé sa famille et mon petit frère a fait ses débuts en Premier League avec Southampton.

Tu y retrouves une colonie française : Lassana Diarra, Lucien Aubey, Arnold Mvuemba, ou encore Sylvain Distin. Comment étaient-ils dans le vestiaire ?


J’étais le seul français à arriver, ils m’ont pris sous leurs ailes, je n’ai jamais manqué de rien. Ils m’ont aidé à choisir la maison avec mes parents parce que j’ai emménagé avec ma famille. Ils étaient très protecteurs et je suis encore en contacts avec certains d’entre eux.

J’ai vu un joueur dribbler en marchant (Nwankwo Kanu), c’était impressionnant, je n’ai jamais revu ça de ma vie

Gaël N'lundulu

Qu’as-tu appris à leurs côtés ?

Il y avait des joueurs différents, des bosseurs…j’ai appris de tout le monde. Il fallait vraiment t’adapter, passer du centre de formation à l’Angleterre, ce n’était pas évident. Tu arrives en avance, tu es à l’écoute, tu regardes, tu observes et tu progresses !

Suisse, Bulgarie, Grèce, Angleterre, ça t’a permis de grandir plus vite ?

Oui, dès l’âge de 18 ans, j’ai dû apprendre à vivre seul avec beaucoup de responsabilités. Ces expériences à l’étranger m’ont permis d’apprendre différentes langues et de connaître différentes cultures.

Avec le foot business, les jeunes jouent leur premier match en professionnel de plus en plus tôt

Gael N'lundulu

As-tu une anecdote à nous raconter ?

J’ai eu la chance de m’entraîner et de jouer aux côtés de grands joueurs ! Je ne pensais pas que c’était possible mais à Portsmouth lors de mon premier entraînement avec les pros, j’ai vu un joueur dribbler en marchant (Nwankwo Kanu), c’était impressionnant, je n’ai jamais revu ça de ma vie. C’était un joueur exceptionnel. Il y avait d’autres joueurs à côté (Defoe, Crouch). Kanu s’échauffait à part, se mélangeait au groupe au bout de 30 minutes et dribblait un joueur pourtant chaud en marchant.


Vaut-il mieux jouer dans une équipe qui joue la montée en D1 ou dans une équipe qui se bat pour ne pas descendre en D2 ?

C’est toujours mieux de jouer la montée. Mais de nos jours, peu importe, il vaut mieux jouer le plus de matches dans la saison dans les 2 cas.


Les jeunes de nos jours sont plus matures, plus ambitieux mais sont-ils plus impatients qu’a ton époque ?

Oui, ils sont plus impatients car le football a évolué. Aujourd’hui avec le foot business, les jeunes jouent leur premier match en professionnel de plus en plus tôt.

Comment se protéger par rapport au foot business ?

Il faut faire très attention, il faut être très bien entouré, il faut être bien conseillé au niveau financier, au niveau sportif. Il y a de plus en plus d’agents et ça donne plus d’opportunités aussi dans le monde professionnel que dans le monde amateur. Les jeunes ont la chance de jouer plus tôt.

Des agents certes mais parfois ce sont des vendeurs de rêves…

Oui mais parfois, c’est la famille qui conseille, qui prend en charge le joueur. Prendre un avocat peut être utile sur le plan administratif, pour se protéger, pour ne pas avoir de mauvaises surprises.


Jouer au football que pour l’argent, c’est le meilleur moyen de se planter ?

Non pas forcément. En fonction de l’ambition d’un joueur, son milieu social, cela peut être une source de motivation, ce qu’il faut apprendre en revanche, c’est comment se comporter une fois qu’on commence à en gagner, il ne faut pas oublier ses valeurs et il faut surtout continuer à travailler dur chaque jour pour jouer au plus haut niveau.

Propos recueillis par Farid Rouas

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