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27 avril | 0h00

Impuissant face au LOSC et lâché dans la course au titre : qu'est-ce qui cloche à l'OL ?

Désormais quatrième, à six points du leader lillois après sa défaite de dimanche au Groupama Stadium (2-3), l'OL a dit adieu au titre

11 min.
LIGUE 1 GARCÍA OL
Désormais quatrième, à six points du leader lillois après sa défaite de dimanche au Groupama Stadium (2-3), l'OL a, sauf incroyable retournement de situation, dit adieu au titre de champion de France et sans doute fait une croix sur le podium cette saison. Comment expliquer ce relâchement au pire des moments ? Éléments de réponses.

Il y a un peu plus de quatre mois, nous nous étions laissés emporter par l’euphorie contagieuse émanant de l’écosystème lyonnais et avions trouvé six raisons de croire en un potentiel titre de champion de France à l’issue de cette saison pour les hommes de Rudi Garcia. C’était sans compter sur une démobilisation générale au plus mauvais moment, dans les derniers mètres d’un sprint final pour le titre où les trois autres cadors du championnat (Lille, PSG, Monaco) n’ont laissé que des miettes à un OL un ton en-dessous. Explications.

Une équipe incapable de garder la mainmise sur un match

Face à Lille dimanche (défaite 2-3), les lacunes sautaient aux yeux. Séduisant en première mi-temps, notamment grâce à des capacités de projection vers l’avant et des transmissions fluides entre les lignes qui méritent d’être soulignées sur l’ensemble de l’exercice 2020-2021, le collectif lyonnais s’est délité au fil des minutes. Laissant son adversaire du soir revenir dans le match en lui cédant une part de plus en plus importante de l’occupation du terrain, cet OL-là donnait à voir son second visage. Celui que l’on voit trop souvent lors de cette deuxième partie de championnat, celui d’une équipe fébrile, cherchant à se débarrasser du ballon le plus vite possible comme si ce dernier lui brûlait les pieds. En témoigne le second but lyonnais où Marcelo, ravi de trouver son technicien du milieu, Lucas Paqueta, devant lui pour lancer une offensive se voyait remettre aussitôt le ballon sur une passe hasardeuse qui se transformera en offrande pour Burak Yilmaz, tout heureux de servir Jonathan David sur l’égalisation lilloise.

Un coach aux abonnés absents

Dimanche soir, Rudi Garcia était absent, en effet. Mais il avait une excuse. Suspendu après un carton rouge reçu mercredi lors de l’élimination de l’OL par Monaco en demi-finales de Coupe de France (défaite au Grouapama Stadium, 0-2), le technicien de 57 ans arrivé à Lyon en octobre 2019 et en fin de contrat à l’issue de cette saison était supplée par son adjoint Claude Fichaux sur le banc. Toujours est-il que la double désillusion de la semaine dernière cristallise bon nombre des reproches adressés à l’ancien coach de l’OM, du LOSC et de la Roma depuis son intronisation à la tête de la formation rhodanienne.

Incapable de donner une vraie direction à son équipe dans le jeu, d’impulser un nouveau rythme quand le collectif se retrouve en perte de vitesse ou d’effectuer les bons changements aux bons moments, Garcia n’est jamais vraiment parvenu à se faire une place dans le cœur de supporters lyonnais, réputés pour faire partie des plus intransigeants de France. Passé l’idylle aoûtien de Lisbonne (élimination en demi-finales du Final Four de la Ligue des Champions par le Bayern Munich, 0-3) et un début de saison irrésistible (1 seule défaite en 21 matches de championnat entre le 18 septembre 2020 et le 13 février 2021), l’OL a fini par rentrer dans le rang, faute de ligne suffisamment claire pour remobiliser des joueurs sans doute en sur-régime sur les six derniers mois.

Des cadres émoussés

Ils formaient une ossature que mêmes les nouveaux riches monégasques et parisiens lui enviaient. Après un mercato tardif et un léger retard à l’allumage. L’Olympique Lyonnais apparaissait, à n’en pas douter, comme l’une des équipes les plus séduisantes du vieux continent. Et son milieu de terrain, savant mélange de petits génies sortis du centre de formation (Aouar, Caqueret) et de néo-internationaux brésiliens (Paqueta, Guimaraes) en était la principale attraction.

A quatre journées du terme du championnat et à l’exception de Maxence Caqueret, qui a tout de même connu un gros passage à vide en milieu de saison, tous déçoivent. Non-cité précédemment, Thiago Mendes est aussi balbutiant que lors de sa première saison dans le Rhône, Bruno Guimaraes ne fait quasiment plus aucune différence, Lucas Paqueta fait preuve d’agacement et de fébrilité. Et que dire d’Houssem Aouar… Retenu pour la première fois par Didier Deschamps en équipe de France en octobre dernier (lors d’une victoire face à l’Ukraine, 7-1), celui à qui le Barça et la Juve faisaient les yeux doux au sortir d’un Final Four de Ligue des Champions de classe internationale n’est plus que l’ombre de lui-même. Sanctionné par Juninho pour avoir refusé d’effectuer un décrassage à Angers, le relayeur lyonnais traverse les matches comme un fantôme. Devant, la fameuse KTM (Kadewere, Toko-Ekambi, Depay) semble également s’être grippée et affiche des rendements bien plus faibles qu’au sortir de l’année 2020.

Des espoirs qui peinent à confirmer

Autre atout affiché de l’OL cette saison : sa profondeur de banc. Pour chaque lignes, un joueur prometteur, dans la droite lignée du savoir-faire lyonnais en matière de formation. Derrière, l’Ivoirien Sinaly Diomandé, fin relanceur et doté d’un sens de l’anticipation au-dessus de la moyenne ; à gauche : l’explosif Melvin Bard, censé palier aux manquements défensifs de Maxwel Cornet ; au milieu : Maxence Caqueret, milieu de poche avec une technique de joueur de futsal et une tendance à régaler par son jeu de corps et sa vista balle au pied et, enfin, sur l’aile : Rayan Cherki. Après des débuts en Ligue 1 à 16 ans la saison dernière, ce phénomène de précocité captait tous les regards en début de championnat et chacune de ses prises de balles étaient scrutées à la loupe. Plus en retrait, malgré des prestations remarquées en Coupe de France, l’attaquant passé par l’AS Saint-Priest réalise une saison globalement quelconque, grattant des bouts de matches par ci par là sans parvenir à tirer son épingle du jeu. Difficile de tirer un constat définitif néanmoins. A seulement 17 ans, Rayan Cherki a encore le temps d’arriver à maturité. D’ici-là, quel sera le visage de l’OL ?

Simon Marachian

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