Quel sentiment a dominé après ce titre de Régional 3 ?

Beaucoup de fierté. C’est seulement la deuxième saison pleine à Joinville (deux stoppées à cause de la Covid). Il y a eu beaucoup de travail. Il y a trois séances d’entraînement par semaine. Les filles répondent présentes. Quand j’ai proposé le projet à la direction, je ne disais pas qu’on serait dans deux ou quatre ans en R2 ou en R1. Il n’y avait aucune deadline. C’est très satisfaisant d’être aujourd’hui en R2. C’est bluffant, ça montre que le travail paie et que le projet est cohérent. Elles sont récompensées du travail qu’elles ont fait. Elles n’ont rien lâché, ça a été un peu dur à certains moments de la saison, mais elles ont arraché le titre lors de la dernière journée.

Êtes-vous tout de même surpris de cette réussite et de ces deux montées en quatre ans ?

Oui et non. C’est tellement long un championnat en senior, entre les joueuses qui travaillent, qui sont à la fac, et les blessures. Ce qui est satisfaisant, c’est qu’elles ont été performantes sur la durée. Ce qui me bluff, c’est la continuité dans leurs efforts. Réussir face à des clubs qui mettent des primes de match dès le niveau district, c’est très satisfaisant. Les filles en sont fières.

Quels sont les objectifs à court et moyen terme ?

Poursuivre le développement. Si les éducateurs et éducatrices du club ne sont pas diplômés, il faut que ce soit fait dans la saison. On avait créé les seniors l’année où il y avait la Coupe du Monde féminine en France. Ça a bien marché et ça a attiré des petites. Maintenant, il y a des seniors féminines qui deviennent éducatrices au club. Il y a de cette manière la transmission du projet faite directement par les joueuses. On veut sur le court-terme se maintenir en R2, même s'il n’y a pas d’obligation de résultat, juste l’envie de faire du mieux possible et avoir des équipes dans toutes les catégories. C’est ce qui commence à venir avec les U18, les U15 et les U13. On a un bon exemple avec la section masculine qui marche très bien.

Avez-vous rencontré des difficultés liées au foot féminin dans la mise en place de votre projet ?

Sincèrement, je n’en ai pas eu. Le club nous a tellement bien accueilli et a adhéré au projet. J’ai eu les créneaux horaires que je voulais. Il n’y a pas eu de différence entre les garçons et les filles à Joinville. J’ai déjà vu dans certains clubs des situations où les filles étaient un peu mises de côté ou jalousées car leurs créneaux horaires embêtaient certains. Mais là au contraire, Joinville nous a facilité la tâche le plus possible.

Êtes-vous d’ores et déjà dans la saison prochaine ?

Oui bien sûr. On est déjà en train de travailler avec le staff pour les années à venir sur ce qu’on peut faire de mieux et de différent dans la section féminine pour attirer des petites. On veut qu’il y ait toujours le même sérieux, la même rigueur. Que les petites viennent pour prendre du plaisir et apprendre le football, mais dans le même cadre avec une continuité sur les seniors. On a déjà commencé au niveau de la préparation physique pour voir ce que l’on ferait sur les différentes catégories. J’ai la chance de travailler avec un kiné. On a lancé des affiches sur les réseaux sociaux pour le recrutement.

Elie Rollé