La Coupe Côte d’Azur U16, autrement nommée Challenge Pierre Olivari, a connu son dénouement avec une finale de haut vol le samedi 11 juin au Stade Vanco de Beausoleil. Celle-ci opposait les équipes de l’AS Cagnes Le Cros et du RC Pays de Grasse, deux formations évoluant au plus haut niveau régional dans cette catégorie. Cette finale était aussi l’occasion pour le District de la Côte d’Azur et son partenaire MyCoach Tracker d’incarner leur collaboration en équipant d’un tracker GPS la totalité des joueurs des deux équipes.

Des données uniques

Un test d'une envergure inédite avec des joueurs de cette catégorie d'âge, pour une récolte de données aussi exhaustive qu'instructive, permettant une analyse exceptionnelle des performances physiques des acteurs de cette finale. "Les jeunes ont pu mesurer et comparer leurs performances, avec pour la majeure partie d’entre-eux la découverte d'une technologie professionnelle que nous mettons à la portée de tous chez avec My Coach Tracker. De notre côté, l'expérience est forcément très enrichissante et nous permet d'affiner et donc d'améliorer notre outil", confie Jérémie Garcia, directeur de My Coach Tracker.

Comme l’indique le score de 3-2 en faveur de l’AS Cagnes Le Cros, c’est un match globalement équilibré qui s’est joué entre les deux équipes. Cueillis à froid par les Grassois, qui ont ouvert la marque sur un joli tir croisé de Brancati dès la 8e minute, les Cagnois ont retourné la situation en tout fin de première période en marquant deux buts coup sur coup (Vahirua 40e, De Giovanni 43e).

Dans leur élan, les joueurs de Maxence Cappadonna ont trouvé une troisième fois le chemin des filets grassois au retours des vestiaires (Khachroub, 52e). En douze petites minutes de jeu, le RC Pays de Grasse de Laurent Macquet a perdu le fil du match. Et même si peu avant l’heure de jeu un superbe but de Boschelli lui a permis de reprendre espoir, le score n’a plus bougé par la suite, permettant à leurs adversaires de soulever le trophée.

Des Cagnois légèrement supérieurs

Les données récoltées par MyCoach Tracker à l’issue de cette rencontre haletante traduisent des débats très équilibrés. Comme la différence observée au tableau d’affichage, sur le plan physique la performance collective de l’ASCC est au final légèrement supérieure à celle du RCPG. En effet, les Cagnois sont devant les Grassois sur sept des neuf critères de performance enregistrés par l'application*. Dans cet article, nous nous sommes concentrés sur quatre d'entre-eux : la vitesse maximale, le nombre de sprints, la distance parcourue en sprint et la distance totale.

Sur le plan de la vitesse maximale, l’ASCC affiche une moyenne collective de 27,76 km/h Vs 26,74 km/h pour le RCPG. Les joueurs cagnois se sont globalement montrés plus rapides durant ce match et cela se vérifie sur le plan individuel car les trois meilleures vitesse maximales enregistrées proviennent de joueurs cagnois, avec une pointe record à 31,2 km/h pour l'un d'entre-eux. En comparaison, Kylian Mbappé avait été "flashé" à 37 km/h face à l'Argentine en Huitième de finale de la Coupe du Monde 2018, et même 38 km/h sous le maillot du PSG lors d'un match de Ligue 1 face à son club formateur de l'AS Monaco au printemps 2019 !

Plus de sprints que les pros !

Sur le plan du nombre de sprints, ce sont en revanche les Grassois qui affichent le meilleur total (212 Vs 205). Cela peut en partie s’expliquer du fait que le Racing a été mené au score plus longtemps durant le match. Ainsi, dans la même logique, le nombre de sprints effectués par les joueurs cagnois en première période, quand ils étaient derrière au tableau d’affichage, est très légèrement supérieur à celui des Grassois (107 Vs 106). Nous nous sommes amusés à comparer ces performances collectives à celles de joueurs de Ligue 1.

Une observation à pondérer sur deux aspects : en U16 le seuil de déclenchement du GPS pour la mesure d'un sprint est de 22 km/h quand il est de 24km/h chez les adultes, de plus la donnée de comparaison à laquelle nous avons eu accès est issue d'une moyenne sur la saison 2021-2022 et non d'un seul match, qui plus est un match à enjeu comme peut l'être une finale. Malgré tout, quand on observe que le Stade Brestois 29 est l’équipe de Ligue 1 qui a effectué le plus de sprints en moyenne avec 155 sprints/match durant la saison, on peut souligner les performances des jeunes cagnois et grassois qui ont collectivement dépassé les 200 sprints !

Individuellement, deux joueurs sortent du lot sur ce critère du nombre de sprints en étant les seuls à avoir effectué plus de 30 sprints durant la partie. Un ailier cagnois en a réalisé 37 contre 44 pour un attaquant grassois ! C'est nettement plus que la moyenne de sprints effectués sur un match par le joueur lyonnais, Romain Faivre, qui a été le plus prolifique de Ligue 1 dans ce domaine en 2021-2022 ! Pour cette comparaison, la même pondération doit être effectuée que pour les données collectives évoquées plus haut. On peut également avancer le fait que ces jeunes U16 sont moins matures tactiquement que des joueurs professionnels, ce qui peut provoquer un nombre élevé de courses d'ajustement effectuées à haute intensité.

Distance parcourue : des chiffres proches du haut niveau

Sur le critère de la distance parcourue en sprint, logiquement ces deux mêmes joueurs sont également devant, mais les sprints du cagnois étaient légèrement plus longs que ceux du grassois avec un cumul de 630 mètres contre 607 mètres. Même logique sur le plan collectif avec un léger avantage aux joueurs du RCPG qui totalisent 3 148 mètres parcourus en courses rapides contre 3 030 pour leurs adversaires. En revanche, sur le plan de la distance total parcourue par les deux équipes, l'ASCC repasse devant en ayant "avalé" collectivement près de 2,5 kilomètres de plus que son adversaire (112,72 Vs 110,06).

Ici aussi ces chiffres méritent d'être mis en perspective avec ce que l'on peut observer en Ligue 1. 112,72 kilomètres, c’est tout simplement un total supérieur à la moyenne affichée par le PSG en Ligue 1 2021-2022 (112,3 km) ! Le champion de France parisien a globalement parcouru moins de distance que tous les autres clubs de L1 durant la saison, avec en moyenne 9 kilomètres de moins que le club le plus performant dans ce domaine, l’AS Monaco (121,4 km). Individuellement, quatre joueurs cagnois et grassois ont dépassé les 11 km parcourus durant la finale et ils sont neuf au total à avoir dépassé les 10 km. Joueur de Ligue 1 qui parcourt en moyenne le plus de distance par match, le milieu de terrain clermontois, Johan Gastien est le seul à atteindre les 12 km en moyenne. On peut aussi noter que sur un seul match certains joueurs de l’élite ont dépassé les 14 km et presque atteint les 15 km pour certains cette saison.

Cette fameuse distance parcourue peut exprimer la générosité d’une équipe, autant que la philosophie de jeu de son coach. Il est de notoriété qu’une équipe monopolisant le ballon court souvent moins qu’une équipe affichant une possession inférieure. D’où l’importance de toujours rapporter les données au contexte et de relativiser les comparaisons, même si elles nous donnent quelques repères. Cela nous évite aussi de tomber dans le panneau de certaines idées reçues.

Des données très instructives pour les gardiens de but

L’analyse des données de cette finale nous révèle par exemple que l’un des joueurs ayant couvert le plus de terrain est un défenseur central cagnois. S’il faut reconnaître que ce poste n’est pas celui qui génère le plus de distance parcourue, et que cette performance peut donc faire figure d’exception, les milieux de terrain et autres ailiers ou attaquants n’ont pas toujours le monopole dans ce domaine. Quant aux gardiens de but, on apprend à travers les données GPS de cette finale que s'ils couvrent forcément moins de terrain que les joueurs de champ, ils ne sont pas non plus figés sur leur ligne de but. Ainsi dans cette rencontre les deux gardiens de but ont effectué plus de 5 km !

Il est aussi intéressant de constater que les deux gardiens affichent parmi les plus importantes accélérations maximum des acteurs de ce match, 6,6 m/s² pour l’un, 5,7 m/s² pour l’autre. Quand on rattache ces données aux nombre de « power events » (aux alentours de 20 pour les deux), on décèle une particularité forte de ce poste qui provoque des interventions moins nombreuses, mais bien souvent plus intenses physiquement que pour d'autres postes.

Le GPS : une mine d'informations !

Plus largement, l'ensemble des données récoltées pour chaque joueur dans cette finale nous offre une vraie mine d'informations et une connaissance très fine du niveau physique de chacun d'entre-eux, mais aussi de leur équipe quand on rapporte les chiffres au niveau du collectif. Pour eux comme pour leurs coachs, il s'agit d'une mine d'informations qui pourra être exploitée à l'avenir, pour une approche toujours plus précise de la préparation physique et des axes d'amélioration qui leur permettront de continuer, voire d'accélérer leur progression.

Enfin, les observateurs que nous sommes n'ont pu s'empêcher de repérer les joueurs à fort potentiel physique parmi ces jeunes finalistes. Nous avons ainsi remarqué qu'un milieu de terrain cagnois a réalisé la meilleure performance individuelle observée sur trois des neuf critères de l'application. Ils sont par ailleurs deux joueurs cagnois à apparaître dans le top 3 sur six des neuf critères, tandis que trois grassois en ont fait de même sur cinq d'entre-eux. Pour des raisons de confidentialité, nous n'en citons aucun, mais le plus important est qu'avec My Coach Tracker tous les joueurs de ce match, vainqueurs ou victorieux, heureux ou malheureux, en sont sortis gagnants. Alors vous aussi, n'hésitez pas à tenter l'expérience !

* Les neuf critères mesurés par l'application MyCoach Tracker

Vitesse Maximale : la vitesse maximum atteinte par le joueur mesurée en km/h

Nombre de sprints : le nombre de courses supérieures à 22km/h, vitesse de référence pour la mesure des sprints en catégorie U16

Distance en sprint : l’addition de toutes les courses supérieures à 22 km/h mesurée en mètres

Distance totale : la distance totale parcourue par le joueur mesurée en kilomètres.

Vitesse moyenne : la vitesse moyenne de toutes les courses effectuées par le joueur et mesurée en mètres/minutes.

Accélération maximale : l’accélération maximum observée sur les courses à haute intensité mesurée en mètres/seconde.

Nombre d’accélérations : Le nombre d’accélérations du joueur supérieures à 2,5 m/s

Nombre de changements de direction : le nombre de changements de direction à une vitesse supérieure à 14 km/h

Nombre de Power events : le nombre d’efforts du joueur supérieurs à 20 watts/kg