Quantcast
Interviews

28 avril | 11h26

Sébastien Muet : "Quelle chance ils ont et quelle chance on a !"

Directeur depuis un an de l'Academy, le centre de formation de l'AS Monaco, Sébastien Muet s'est confié en exclusivité à Actufoot 06 à l'approche de la finale de Gambardella que disputeront les U18 de Fred Barilaro au Stade de France, samedi (17h15) face au Clermont Foot 63. (Photo : AS Monaco).

GAMBARDELLA AS MONACO

Comment l'AS Monaco aborde-t-il ce grand événement ?

C'est un mélange d'excitation, d'ambition et d'enthousiasme. Comme je le disais récemment, ces parcours en Gambardella sont de véritables aventures au coeur du projet de formation des joueurs et de la formation française. Il y a aussi de la curiosité car c'est une aventure qui génère une multitude d'émotions, celles-là même qui font grandir les jeunes joueurs. Le staff et les jeunes sont très excités mais aussi très concentrés, appliqués et humbles par rapport à cette échéance au Stade de France.

En tant que directeur de l'Academy, quel soutien particulier apportez-vous au staff et aux joueurs au cours de cette semaine importante ?

Tout a été optimisé pour les mettre dans les meilleures conditions. A la tête du navire, vous avez un éducateur et formateur (Frédéric Barilaro), qui est rempli d'expériences, d'aventures précédentes et sait exactement ce qu'il faut faire et de quelle manière aborder l'événement. Il a une vraie connexion avec ses joueurs. Le plus important, c'est ce qui se passe entre les murs de La Diagonale, la façon d'accompagner nos jeunes en les encourageant mais surtout en les laissant vivre de la façon la plus positive possible les émotions qui surgiront durant ce week-end spécial.

Découvrir ce genre de contexte, d'ambiance, de pression et de stress, cela fait partie de la formation

Sébastien Muet, directeur de l'Academy

Le fait de jouer au Stade de France devant plusieurs milliers de personnes est-il une source de stress pour certains ?

Vous savez, la formation est au service du joueur pour l'amener au plus haut niveau. Découvrir ce genre de contexte, d'ambiance, de pression et de stress, cela fait partie de la formation. Aujourd'hui, c'est une finale de Gambardella mais c'est avant tout une étape dans leur cursus de formation. Je sais que le staff a évoqué ce dont vous parlez, il y a en réalité une sorte de désacralisation du contexte et du Stade de France. Nos joueurs ont 17 ou 18 ans, ils vont jouer au Stade de France et il y aura inévitablement un aspect émotionnel à maîtriser, à canaliser. Les finales, il faut les jouer sans avoir de regrets et évidemment, les émotions en font partie. On doit utiliser cette finale de Gambardella pour faire mettre aux joueurs un point d'honneur à cette formidable aventure collective qu'ils vivent et faire que cette étape-là fasse partie de leur construction en tant que futurs footballeurs professionnels de l'AS Monaco qu'ils seront demain.

A lire aussi : que sont devenus les vainqueurs de la Gambardella 2016 à l'AS Monaco ?

Un succès en Gambardella marque-t-il autant les éducateurs ? Le FC Metz en a remporté deux lorsque vous y officiez ces vingt dernières années.

Evidemment ! La Coupe Gambardella a gardé cette notion de Graal, de vitrine de la formation. J'ai eu le bonheur de partager avec Metz des aventures en tant que coach même si je n'ai pas eu la chance malheureusement d'aller au Stade de France. Mais j'ai pu y accompagner Olivier Perrin en 2010 avec la génération des 91-92 et effectivement, j'en parlais encore cette semaine, les émotions restent, on se souvient absolument de tout. Des odeurs, du terrain, des vestiaires, de la remise du trophée, de ce qui se passe avant et après. Ce que j'ai dit à certains joueurs que j'ai croisés, c'est que ce qui va se passer dans les 72h qui arrivent, ils le raconteront à leurs enfants dans quelques années. C'est extraordinaire, quelle chance ils ont et quelle chance on a, à l'AS Monaco, de pouvoir partager toutes ces émotions avec eux. C'est la grande classe.

Actufoot • AS Monaco x PAU Gambardella

Les U18 de l'AS Monaco ont passé six tours... à l'extérieur pour atteindre la finale de la Coupe Gambardella

La Gambardella fut un vecteur d'exposition magnifique pour plusieurs des derniers vainqueurs de 2016 (Mbappé, Cardona, Diallo) mais n'est pas gage d'une carrière professionnelle de quinze ans pour la totalité d'entre eux. En ont-ils conscience ?

Il faut être très humble par rapport au football. Qu'un joueur ait 13, 14, 15 ou 18 ans, peu importe qu'il devienne joueur professionnel. La pertinence d'aventure comme celle-ci fait que vous créez des souvenirs et des émotions ensemble. Vous parliez du stress généré par les conditions de jeu, mais ce sont des éléments de contexte que vous retrouverez lorsque vous serez au plus haut niveau. Et plus tôt vous les vivez, analysez et maîtrisez, plus vous aurez de chance que cela fasse partie du quotidien et de votre vie. Fred Barilaro est un formateur qui va vivre sa troisième finale de Gambardella et je peux vous dire que ce qui se passe aujourd'hui à l'AS Monaco, c'est tout sauf de la chance.

Plus que jamais lors cette saison 2022-2023, et l'équipe première l'illustre parfaitement, l'Academy est au coeur du projet monégasque.

C'est du travail, de l'engagement, une culture et une approche qui façonnent les joueurs de l'Academy. Cela fait un an que je suis là et lorsqu'on entend que l'Academy fait partie de l'ADN de l'AS Monaco, ce ne sont pas que des mots. C'est un fait, une politique, une institution, c'est Philippe Clement, Paul Mitchell. Ce sont ces gens-là qui font rayonner le club. Cette finale de la Gambardella, c'est la cerise sur le gâteau et il va falloir en profiter tout en laissant le football oeuvrer. Quoi qu'il advienne du résultat de cette finale, les joueurs auront grandi après le coup de sifflet final et seront plus près des exigences qui sont les nôtres. Le pari est donc déjà gagné.

Quelques mots sur Clermont, votre adversaire qui dispose de plusieurs atouts dans le secteur offensif (Fakili, Cantero, Bouchenna) et va vivre sa première finale de Gambardella ?

Il n'y a pas de hasard, quand on arrive à ce stade de la compétition, c'est qu'on dispose d'une multitude d'atouts, de points forts, de valeurs, de principes et d'une organisation. Je connais personnellement l'éducateur de Clermont qui est aussi le directeur du centre, Seb Mazeyrat, on s'est encore eu ce matin (jeudi) au téléphone. C'est quelqu'un de remarquable, qui a le sens du travail. C'es tout à fait mérité que Clermont soit là et nous aussi. Maintenant, c'est le football et le travail qui vont décider. Il n'y a que dans le dictionnaire que le succès précède travail !


Propos recueillis par Thomas Gucciardi

Restez informé !

Inscrivez-vous à notre newsletter :