Quantcast
Interviews

1 juillet | 12h00

W. Longuet (Claye Souilly) : “ Je suis un bâtisseur ”

C’est confirmé, il est bien de retour sur un banc de touche. Sa réputation d’entraîneur en Île-de-France n’est plus à faire. Un charisme, des résultats, de l’expérience, William Longuet (51 ans) reprend en main l’équipe fanion de Claye Souilly en Régional 1. Entretien !

Claye Souilly Sportif Football R1

William, bonne nouvelle, tu es de retour sur un banc à Claye. Le temps devenait trop long pour toi ?

Je ne suis pas certain que ce soit une bonne nouvelle pour tout le monde. Claye-Souilly, c’est ma deuxième vie de coach mais ce retour n’était ni prévu ni anticipé. C’est plutôt un concours de circonstances. J’aurais très bien pu rester dans mon rôle, déjà très intensif, de Manager Général. Comme cela a été dit et écrit partout à mon sujet, je suis un bâtisseur : après mes douze saisons à la JA Drancy, j’entamerai ma onzième à Claye avec entre-temps quelques petites fugues enrichissantes à Alfortville (National), Créteil (CFA2) et St Leu (R1, National 3).

L’important pour un club n’est pas la place occupée mais l’investissement humain apporté au projet !

William Longuet

Justement, le cumul de ces deux fonctions ne sera-t-il pas trop pour un seul homme ?

Il est évidemment trop tôt pour le savoir. La seule chose dont je suis certain, c’est que je vais faire le job demandé à fond, comme je l’ai toujours fait. Et j’ai déjà eu l’expérience de ce cumul de fonctions, pendant huit saisons à la JA Drancy, une à St Leu et deux au CSS avec une certaine réussite (NDLR, 8 montées en division supérieure en 11 ans). L’important, c’est d’être en harmonie avec ton staff et les membres du club en termes de politique sportive.



J’ai vécu les quatre derniers mois les plus complexes de ma vie de coach avec un mélange de frustration et de mécontentement.

William Longuet

Patrick Latraye est resté six ans à la tête des seniors. Va-t-il rester au club ?

C’est le souhait de tous au sein du club ! La réponse lui appartient. Il y a 6 ans, je suis allé le chercher avec pour objectif de monter un jour en R1. En trois saisons, il avait plus que valider cette mission. Depuis deux ans, après le COVID, cela est devenu plus compliqué. Il n’en est pas l’unique responsable. Comme dans la société, les temps changent et les mentalités avec.

Pourquoi cette nouvelle orientation ?

Je crois que, mentalement, j’ai vécu les quatre derniers mois les plus complexes de ma vie de coach avec un mélange de frustration et de mécontentement. Il m’a été difficile de ne pas dire ce que je pensais réellement. Pour le bien du club, j’ai tout gardé en moi ! Au niveau du groupe R1, il y a beaucoup d’erreurs de casting. Tant que je dirigerais un club en tant que manager, je placerai l’entité du club avant l’individu. Cette équipe ne véhiculait pas ou plus l’esprit compétitif et familial que la direction souhaite. J’ai beaucoup échangé durant ces mois avec le comité directeur et les entraineurs/dirigeants du club. Il a fallu prendre de nouvelles préconisations mais je le répète, Patrick n’est pas le seul responsable. Il a d’ailleurs conseillé au bureau de me donner les rênes de l’équipe. On va continuer à faire avancer le club ensemble, dans des rôles différents. N’oublions pas qu’à la base de ce projet se trouve Arnaud TAFANI. Il en a été le président (2012/2016) et maintenant il est vice-président. L’important pour un club n’est pas la place occupée mais l’investissement humain apporté au projet !

Tu as l’air très remonté contre les joueurs ?

On m’a souvent reproché d’être trop proches des joueurs. Je les aime toujours autant. Dans le groupe de cette saison, certain ont manqué d’humilité, de maturité, d’abnégation et d’investissement. A deux minutes près, nous étions en R2. L’équipe restait sur 9 matchs sans victoires. Notre maintien tient presque du miracle. Il y a des tas de paramètres pour expliquer cette situation. Il faut tirer les enseignements de cette saison poussive et changer de cap, d’abord mentalement.

Passons à ton rôle de Manager, le club continue-t-il d’évoluer comme tu le souhaites ?

J’ai déjà la chance d’évoluer dans un club où la présidente Marie-Colette ALBARELLO et son comité directeur me laisse naviguer à vue. De plus, nous avons le soutien de la municipalité qui tente de nous apporter son aide au quotidien, notamment dans le développement des infrastructures. Et, ne nous méprenons pas ! Une ville de 12000 habitants, qui plus est en banlieue parisienne, qui arrive à avoir 700 licenciés, des équipes de jeunes au niveau régional et une équipe Première aux portes du niveau national, c’est plus que correct. Le club est aussi performant sur la formation des éducateurs et la majeure partie de nos coachs sont diplômés. De plus, cette saison, quelques jeunes ont pu intégrer des structures pros. Cela démontre le bon travail accompli, aussi bien collectivement qu’individuellement. « Travaillons en silence et laissons le succès faire du bruit », voilà NOTRE DEVISE.

Le 100% football amateur sur RGB 99.2 FM, ces derniers mois, c’était ma bouffée d’oxygène !

William Longuet

Tu connais le football comme ta poche. Mais le football amateur est-il toujours aussi passionnant qu’avant ?

Pour moi, oui ! Le foot a guidé ma vie. Comme disait Aznavour « Mes amis, mes amours, mes emmerdes ». Les mentalités ont changé, les valeurs également mais notre rôle ne s’arrête pas là ! Au-delà du football, nous devons formerdes bons citoyens et je ne suis pas convaincu que cela passe par la multiplication des réseaux sociaux où le moindre geste, agissement peut être interprété de mille façons différentes. Le foot amateur est trop devenu un sport individuel où chacun cherche à se mettre en avant et presque s’enrichir. Les valeurs club se perdent mais que voulez-vous ? C’est notre nouveau monde. A Claye-Souilly, nous lutterons jusqu’au bout pour, au-delà de l’aspect sportif non négligeable, que les jeunes et moins jeunes se retrouvent dans un coin de terrain vert pour le bien-vivre ensemble.

Tu es aussi consultant radio dans une émission sur le football amateur sur RGB 99.2 FM, dans le Val d’Oise. C‘est un rendez-vous important à tes yeux ?

Evidemment, surtout ces derniers mois, c’était ma bouffée d’oxygène ! Le foot m’a tout apporté et je me dois de le lui rendre ! L’émission dure une heure alors que je pourrais y rester quatre sans souci. Cela me permet aussi de croiser ou de recroiser des entraineurs ou des joueurs prestigieux, contre qui j’ai joué ou non ! ET je ne parle même pas des coaches que j’ai eu en formation ou de mes ex-joueurs devenus entraîneurs. Un vrai régal !

Propos recueillis par Farid Rouas

Restez informé !

Inscrivez-vous à notre newsletter :