Lenny Kani, fils d'Issa Kani, est né en 2008 dans la région Indre-et-Loire. Il débute le football à l'âge de cinq ans en région parisienne au Bourget et joue en U7 à Champigny-sur-Marne, où "tout va commencer" tel que l'affirme son paternel. Dès les premiers ballons tapés, ses proches constatent un réel goût pour la compétition et le premier trophée que le gamin remporte, la prestigieuse Pitchoun' Cup, en est la parfaite illustration. Suivant son désir de progresser, le Francilien d'adoption poursuit son parcours à Joinville-le-Pont, club le plus réputé du Val-de-Marne, département où il vit alors avec son père.

Durant cette saison-là, il participera notamment à des détections organisées par Paris Saint-Germain. Celles-ci dérouleront bien, Kani arrivant jusqu'au dernier tour au Camp des Loges. Finalement pas conservé par le club de la capitale car jugé "trop festif" par le directeur du centre de formation, lui qui était heureux d'avoir rejoint une telle structure et qui a perdu un peu de concentration durant les entraînements, il transitera ensuite par le Red Star puis Aubervilliers. La structure du 93 l'enverra réaliser des détections à Clairefontaine en U12, tradition de la région Ile-de-France.

Un passage furtif à l'AC Ajaccio

Atteignant une nouvelle fois le dernier tour de ce rassemblement, faisant partie des huit joueurs qui ont eu l'honneur de visiter les infrastructures, il ne sera cependant pas sélectionné pour intégrer un centre de formation de club professionnel. Il retournera au Red Star et, par le biais d'une connaissance, rejoindra un programme de détections pour joueurs amateurs lui permettant d'être connecté à l'AC Ajaccio, où il passera avec succès les tests pour rejoindre le club corse. Là encore, il ne restera que six mois sur l'Ile de beauté, évoluant en U16 à seulement quatorze ans. Sur fond de décisions familiales, un retour dans les Alpes-Maritimes est décidé. Après un passage par l'AS Cannes, c'est à l'ES Cannet-Rocheville, près du domicile familial, que le jeune s'oriente pour la saison 2023/2024. Un parcours plein de rebondissements mais dicté par un seul et même rêve, celui de devenir professionnel.

Des qualités indéniables

Rejoindre les U16 R2 drivés par François Squarcioni a été perçu comme un excellent choix par son père. "François fait du très bon travail avec les jeunes, il fait tout pour que Lenny rebondisse bien et s'épanouisse dans cette équipe." Auteur de 7 buts depuis le début du championnat, le jeune attaquant est en forme et exprime au mieux les qualités de buteurs qu'il possède depuis qu'il est jeune. Son entraîneur actuel est justement revenu sur les atouts de son jeune. "C'est un super joueur, pour moi c'est un meneur dans un groupe. Il a de grosses qualités individuelles mais il peut encore progresser, son potentiel n'est pas encore complètement mis à l'oeuvre." En effet, lui qui a connu de nombreux vestiaires, a une facilité d'adaptation évidente et une âme de leader qui ressort naturellement. A son âge, il possède aussi des qualités physiques impressionnantes qui sont soulignées par l'éducateur azuréen. "Il va très vite, sa pointe de vitesse et sa capacité à percuter son ses deux plus gros atouts pour faire des différences." L'environnement plus stable aujourd'hui au Cannet-Rocheville lui permet de s'améliorer, lui qui est encore très jeune et affiche une progression au niveau de son implication aux entraînements. "Depuis son arrivée, je vois une amélioration, il se disperse moins et il est plus sérieux. Il a besoin d'accompagnement pour qu'il puisse travailler également sur les autres aspects de son jeu et avoir plusieurs cordes à son arc."

Travailler plus dur, pour viser plus haut

Pour atteindre ces objectifs, Lenny Kani doit encore beaucoup travailler du haut de ses quinze ans. Encore jeune, il profite de la vie et a toujours cette insouciance propre aux garçons de sa génération, comme en témoigne son père. "Il est de la nouvelle génération, c'est un bon vivant et ses professeurs me disent toujours qu'il est vif, mais vif dans tout." François Squarcioni est du même avis et veut que son jeune joueur prenne conscience des efforts qu'il faut fournir pour jouer au plus niveau. "C'est un joueur avec de grandes qualités mais il faut faire attention à ne pas rester sur ses acquis à cet âge. Il se relance chez nous, je lui dis toujours qu'il faut se mettre de la rigueur personnelle et je lui pose souvent la question sur ce qu'il fait de plus que les autres pour y arriver. Car il n'y a pas de secret, il faut faire énormément d'efforts pour réussir. C'est vers ça qu'on tend avec lui et je vois qu'il en prend conscience, il y a une amélioration." En effet, beaucoup de jeunes joueurs ambitionnent de jouer au plus haut niveau, la concurrence est rude et il faut savoir faire tout ce qui est nécessaire pour devenir encore meilleur.

Trouver de la stabilité

En Ile-de-France, Lenny et sa famille ont rapidement compris que le football était un monde difficile. Malgré de belles performances lors de ses opérations de détection, il n'avait pas réussi à rejoindre un centre de formation dans un premier temps. Issa Kani explique qu'en région parisienne, les contacts sont essentiels. "Vous savez, à Paris j'ai vu des jeunes de 12 ans qui avaient déjà des agents, des familles qui après les détections allaient manger directement avec les scouts. C'est là que j'ai compris qu'ils ne perdaient pas de temps, c'était plus difficile pour moi, je n'avais aucun contact et je n'avais pas connaissance de toutes les opérations de détection qui avaient lieu aux alentours." Le football est aussi fait de sacrifice et de bouleversements, comme en témoigne son expérience au centre de formation d'Ajaccio, lui qui a dû traverser la France et s'éloigner de son père pour vivre avec sa mère sur l'Ile de Beauté. Beaucoup de changements qui sont parfois difficiles pour un jeune garçon de son âge. Comme nous l'a dit François Squarcioni, il semble avoir trouvé une stabilité ici au Cannet-Rocheville et a toutes les qualités pour faire quelque chose d'intéressant dans le football. A lui de garder la tête sur les épaule, travailler, faire tous les efforts nécessaires et accessoirement continuer à marquer s'il veut toucher des doigts son rêve.