Brendan Lesec, 31 ans, est au Stade Lavallois depuis cinq ans où il est l'éducateur de la génération 2006. Il a réussi avec son groupe à l'issue de la saison dernière à accéder à l'échelon supérieur en U17 National : "Nous sommes montés en puissance lors de la saison dernière, où au début nous étions pas mal en rodage. On a beaucoup travaillé tactiquement, il a fallu un temps d’acclimatation. Mais à partir de janvier, l’osmose entre les joueurs a commencé à prendre avec beaucoup de solidarité et un état d’esprit de compétition. On a vite senti que cette génération 2006 avait vraiment l’envie de se surpasser afin d'atteindre l’objectif de la montée. On a fait une deuxième partie de saison presque parfaite sur le plan comptable, avec 9 victoires en autant de rencontres disputées. Outre le résultat, on a vu sur l’ensemble des matches une certaine force collective qui s’est dégagée."

A la suite de cette fabuleuse saison 2021-2022, la génération 2006 de Laval a connu quelques changements qu'il a fallu bien gérer pour débuter au mieux le championnat U17 National : "Nous ne sommes pas répertoriés comme club professionnel, c’est pourquoi nous avons perdu quelques très bons joueurs. Trois d’entre eux ont signé dans des clubs professionnels. Néanmoins, on a récupéré cinq joueurs, qu’il a fallu intégrer dans le club et dans l’effectif. On a réalisé une préparation la plus optimale possible afin de préparer au mieux ce championnat U17 national que l’on découvre depuis fin août."

Une première partie de saison à la hauteur des espérances

Pour un promu, le Stade Lavallois réalise une phase aller plus qu'intéressante en pointant à la 7e place sur 14 avec 20 points. Avec 6 victoires, 2 matchs et 6 défaites, Brendan Lesec est très satisfait de ce que propose son effectif : "On peut être fier de ce que l’on produit, je pense qu'on a le niveau, du moins on s’en rapproche fortement. On a jamais été surclassé sur l’ensemble des équipes que l’on a pu affronter. On a toujours rivaliser et même les défaites face aux clubs pros c’est à chaque fois sur un détail, c’est-à-dire sur un coup de pied arrêté. Des grosses performances collectives sont à noter comme contre des équipes du haut de tableau tels que Montrouge, le Paris FC ou encore le PSG. Cela nous a donné de la crédibilité et de la confiance. De plus, on sent que les jeunes montent en puissance avec notamment 3 victoires sur les 3 derniers matches dans un contenu plus qu’intéressant. Les joueurs travaillent beaucoup aux entraînements avec un progrès constant."

La capacité d'adaptation

Là où le Stade Lavallois impressionne, c'est sur sa rapidité à s'adapter dans ce nouveau championnat national : "On est un des seuls clubs qui découvrent le niveau U17 national. Nous on est plutôt côté Pays de la Loire à jouer contre Nantes, Angers ou des clubs de la région où c’est un football plus posé, très tactique et technique. Ce nouveau championnat est assez différent, très relevé d’un point de vue athlétique où mentalement il faut être très armé. Le but était de réduire le temps d’apprentissage et d’adaptation. C’est ce qui a été fait en deux, trois mois et j’en suis très satisfait car je le ressens lors des récentes prestations. On est en train de récolter les fruits du travail de l’ensemble du groupe."

De plus, Brendan Lesec nous fait part des différences entre le championnat régional qu'il a l'habitude de connaître et le niveau U17 National qu'il juge très exigeant et relevé : "On a vite vu les différences, où beaucoup de rencontres se jouent sur des détails tels que les coups de pieds arrêtés. Les adversaires sont également très athlétiques avec notamment des joueurs dotés de qualités offensives très intéressantes. On a très peu vu dans notre ancien championnat de telles capacités de provocation, de dribble ou encore de vitesse. Les équipes sont également très solides avec peu d’erreurs défensives. La saison précédente on inscrivait beaucoup de buts suite à des récupérations. Cette année les défenses sont plus pragmatiques avec une grosse capacité à amener le ballon dans la moitié de terrain adverse."

Le travail et la formation, l’ADN du Stade Lavallois

Malgré une satisfaction de Brendan Lesec sur le travail fourni par son groupe jusqu'à maintenant, il reste conscient qu'il ne faut pas s'arrêter en si bon chemin. Son effectif monte en puissance et sent qu'il peut encore progresser afin d'atteindre d'autres échelons : "On a toujours des choses à améliorer sur les quatre aspects : tactique, technique, athlétique et mental. Il faut travailler de plus en plus dans la capacité à avoir encore plus la maîtrise du ballon sur l’ensemble du match. Chose qui est assez compliquée avec les adversaires que l’on peut rencontrer. On est conscient que l’on a des temps faibles dans chaque match car athlétiquement on peut souffrir par rapport à d’autres formations. On va encore travailler sur les petits détails où sur les matches de haut niveau cela peut permettre de faire la différence. On va davantage accentuer les efforts et l’apprentissage de notre football mayençais."

Bien qu'il soit ambitieux, l'ancien éducateur de l’AS Bourny Laval ne se fixe pas vraiment d'objectif de résultat ou de classement. Pour lui, l'essentiel reste sur la formation et la transmission des valeurs du club : "On n'a pas vraiment d’objectif. Les résultats c’est une chose mais la progression dans la formation individuelle et collective c’est très important pour nous. Chaque joueur de l’effectif doit s’imprégner des valeurs du club. La formation fait partie de l’ADN du Stade Lavallois depuis de nombreuses années. On forme des joueurs avec des identités, des valeurs bien précises.Nous avons à coeur de donner toutes les clés à nos jeunes pour qu’ils évoluent au mieux dans leur cursus de formation. L’objectif est que le maximum de joueurs passent en U19 la saison prochaine, puis en N3 d’ici 2, 3 ans et encore mieux avec l’équipe première."

La réouverture du centre de formation en ligne de mire

Brendan Lesec parle de son groupe comme une équipe fière de ses couleurs, à l’image de l’équipe première qui évolue en Ligue 2 : "On essaye de s’inspirer de leur engagement, de leur solidarité et de leurs valeurs mentales. Notre effectif progresse techniquement au fil de la saison, on a beaucoup plus de maîtrise. Offensivement on a des joueurs qui savent marquer des buts à tout moment. Et on s’assoit sur une base défensive très solide qui s’est créée lors de la saison précédente." L'éducateur mayennais insiste sur le fait que le Stade Lavallois c'est avant tout un collectif et non une addition d'individualités : "On a une équipe avec peu de joueurs qui sortent du lot. C’est plutôt un groupe très homogène. Les joueurs de très grandes qualités sont partis il y a quelques années du fait que l’on est plus centre de formation. On a perdu des joueurs à fort potentiel, mais cela a permis de révéler d’autres jeunes qui ont pris plus confiance en eux. La concurrence est saine dans cet effectif ou chacun tire le meilleur de soi."

Brendan Lesec et le Stade Lavallois espèrent à court terme retrouver le centre de formation. Cela passe par le maintien et la pérennisation de l'équipe première en Ligue 2. Le club pourra fonctionner à nouveau avec les avantages du statut professionnel même si on n'est pas loin d'un fonctionnement type club professionnel : "On a les mêmes caractéristiques qu’un centre de formation avec notamment un hébergement où les jeunes qui viennent de plus loin peuvent loger. Entraînement cinq fois par semaine avec à disposition une salle de musculation, deux terrains en herbe et un terrain synthétique. C’est notamment plus au niveau de la scolarité, dans la capacité à mettre tout le monde dans le même lycée avec les horaires aménagés qu'il faut retrouver l’agrément afin de rouvrir ce centre de formation." Mais le cap est fixé au moins...