L'aventure s'est finalement poursuivie pour toi à la tête des U20 de Cap d'ail, alors que tu étais prévu pour accompagner Grégoire Puel sur la D1 seniors. Comment as-tu fait pour te ré-adapter avec ton groupe de jeunes ?

J'ai forcément dépendant de la constitution du groupe de l'équipe séniors. Nous avons su dans les derniers moments que nous étions en D1 et non en R2 et avons dû recruter en conséquence. Dans le groupe de D1, il y a 9 joueurs qui peuvent encore jouer avec moi. C'est compliqué, puis avec le départ du coach de l'année dernière, beaucoup de joueurs ont suivi. Je suis satisfait du recrutement, j'ai des joueurs qui sont investis et sérieux mais pas spécialement les mêmes qualités que j'ai pu avoir les deux saisons précédentes.

C'est une équipe qui travaille beaucoup et qui va progresser. Le problème que je rencontre est lorsque j'ai des descentes est que je dois faire des choix car nous devons nous maintenir. J'ai dû choisir six descentes pour le match contre Toulon et il est difficile de faire un groupe avec des demi-groupes. Je me dis souvent que faire ? Dois-je en prendre ou non. Il y a de la qualité au-dessus, je ne peux pas me permettre de dire non. Cela diffère avec les années précédentes lorsque j'avais mon groupe au complet. Aujourd'hui, c'est dur pour mes jeunes lorsqu'ils savent que six joueurs vont descendre, ils peuvent se dire qu'ils vont avoir moins de chance de jouer. Ce n'est pas forcément les meilleures conditions pour un entraîneur et pour une équipe. Mais ce sont les règles du jeu.

Le début de saison est synonyme de deux défaites et d'un match nul, ce n'est pas spécialement l'entame de saison que vous espériez. Pensez-vous que cela est dû à ce que vous venez d'évoquer ?

Non, je ne pense pas. Je dissocie les résultats des conditions. Le premier match l'équipe adverse était au-dessus, il nous manquait une bonne partie du groupe. J'avais eu du mal à aligner 14 joueurs. Ils ont mérité leur victoire mais nous ne pouvions pas gagner, c'était très compliqué. La seconde rencontre, match nul à Fontonne (1-1) qui est une belle équipe, c'est difficile d'obtenir des points là-bas, ça reste positif. A domicile nous avons joué contre Toulon, ils nous ont bousculés et nous n'avons pas existé en première mi-temps. Qu'il y ait des descentes ou pas de descentes, ça ne veut pas dire grand-chose. L'année dernière nous avons fait un début de saison qui était tout aussi compliqué et nous avons réussi à nous qualifier en play-off et d'aller en finale. Je ne suis pas inquiet pour l'instant, mon objectif reste le maintien, j'en suis conscient. Nous allons souffrir comme l'année dernière, jusqu'à la dernière journée. Le point que nous avons obtenu à Fontonne est un très bon point, en revanche nous aurions pu éviter les deux défaites si les circonstances avaient été différentes. Nous allons continuer de travailler avec l'équipe et essayer de trouver une solution avec ses descentes pour qu'il y ait des automatismes.

Sur quels aspects pensez-vous avoir besoin de travailler pour les prochains matchs ?

Je pense que l'aspect mental est le numéro un. Nous avons du mal à entrer dans nos matches soit à finir nos matches. Le deuxième serait devant le but. Nous marquons qu'un seul but en trois matches. Les attaquants manquent de confiance, j'essaie de mettre des choses en place.

Concernant l'état d'esprit des joueurs, comment les aider à reprendre confiance ?

La transparence est la clé de tout pour moi. J'ai été transparent depuis le début, je leur ai fait comprendre que dans mon groupe actuel, sans compter les descentes, le niveau d'un point de vue football était plus faible. En revanche je leur ai dit que je sentais qu'il y avait un sérieux qui était plus fort et que nous allions y arriver. Ils savent que j'ai confiance. Dans ce championnat ils savent que rien n'est joué, jusqu'à la fin. Ils savent que ce n'est pas fini, que ce soit le maintien ou la victoire. Même si nous sortions de trois victoires je tiendrais le même discours, à savoir jouer le maintien. J'essaie de leur transmettre confiance aux entraînements. Je les pousse aussi dans leurs retranchements, pour qu'ils comprennent que je veux les 14 meilleurs, prêts, solides mentalement et physiquement. Il y a plus de difficultés d'être convoqué cette année que les années précédentes.

Comment allez-vous appréhender le match de ce week-end ?

Nous affrontons Luynes, invaincu jusqu'à maintenant. Nous ne pouvons pas parler d'ores et déjà d'un premier du classement ou d'un dernier, c'est encore le début de saison. Le match va être difficile, nous y allons pour établir un résultat. En U20 s'est compliqué, nous ne pouvons pas nous appuyer sur les années précédentes, c'est aléatoire. Chaque week-end est une surprise, je ne sais jamais ce qui m'attend. C'est uniquement lors des matches retour que je vais pouvoir en savoir davantage. Ce week-end c'est d'ores et déjà un match important. Si nous revenons nous sommes à 4 points et s'ils gagnent ils seront à 10 et nous à 1 donc ce sera compliqué. L'objectif est qu'il y ait le moins d'écart possible entre le premier wagon et le second dans le classement. Nous partons déterminés ce week-end.

On l'avait évoqué la saison dernière, mais il serait bon d'instaurer une passerelle avec le monde seniors ...

La a finalité du championnat pose en effet question. Est-ce qu'une équipe va pouvoir monter ou non prochainement en seniors ? Ce qui est sûr, c'est que plus de la moitié des équipes sont reléguées chaque fin de saison. C'est un championnat qui est très dur mentalement. Il y a un vote le 7 décembre afin de savoir si il existera une passerelle entre les U20 et le monde sénior. Il est selon moi essentiel d'avoir une passerelle.